Guitar Heroes : la nouvelle fournée du 21ᵉ siècle
Chapitre 3 : Gary Clark JR, le futur
Après avoir visité le funk avec Cory Wong, on revient aujourd’hui vers le rock, mais surtout vers le blues avec ce guitariste. Gary Clark Jr puise ses influences dans le blues, le jazz mais aussi le hip hop. Avec ses riffs effrénés et sa voix suaves, il nous fait redécouvrir le blues depuis maintenant près de vingt ans. Et ce n’est certainement pas terminé.
Gary Clark Jr est basé à Austin, dans le Texas. Il commence très tôt la guitare, vers l’âge de douze ans, et dès qu’il le peut, se met à jouer dans des clubs de sa ville. Il se fait rapidement remarqué par Clifford Antone, le propriétaire d’un club à Austin, qui le présente à Jimmie Vaughan, qui n’est autre que le grand frère de Stevie Ray Vaughan.
Très vite, il commence à se faire un nom et joue avec les plus grands. Il participe à l’album de Sheryl Crow100 Miles from Memphis en 2010 sur lequel il chante une reprise de I Want You Back des Jackson 5. En 2011, le très réputé magazine Rolling Stone le qualifie de meilleur talent de l’année. C’est vraiment à ce moment que sa carrière décolle.
Il enchaine les collaborations, comme avec Alicia Keys, les Foo Fighters, Childish Gambino ou plus récemment Leon Bridges ou Tom Morello. En live aussi, il fait des apparitions surprises aux côtés des plus grands, comme en 2010, lorsqu’il joue sur la scène du Crossroads Guitar Festival avec Eric Clapton. Gary Clark Jr enchaine les apparitions physiques sur les plus grandes scènes du monde entier qui accueille d’immenses stars de la musique.
Il participe ainsi au 50ème Festival Jazz de Montreux, aux festivals de Bonnaroo, Glastonbury ou encore Lollapalooza. En 2013, il ouvre la scène à God Clapton et joue le temps d’une chanson avec les Rolling Stones – en compagnie de John Mayer, notre prochain Hero. Il est depuis un invité de marque qui fait rugir les foules à chacune de ses apparitions. Prince l’avait prédit en déclarant que Gary Clark Jr était le futur.
Il faut dire que Prince se voyait un peu en lui. Déjà parce qu’en plus de jouer parfaitement de la guitare, Clark peut aussi jouer de la basse, du piano ou des percussions. Il ne faut pas oublier que Prince pouvait lui jouer plus d’une vingtaine d’instruments.
Mais aussi parce qu’en plus de son jeu incroyable à la guitare, Gary Clark Jr a un timbre de voix très suave et doux. Il n’est pas sans rappeler le timbre de Marvin Gaye ou encore Curtis Mayfield.
Ce qui nous intéresse vraiment ici, c’est surtout son jeu à la guitare. Un jeu brut, solide qui rappelle les belles heures du blues. Avec l’ampli tourné au max, il arrive à faire crier sa guitare comme les bon vieux bluesmen Freddie King ou Albert King. Dès les premiers albums, on peut ressentir cette influence et on voit grand. Entre les morceaux rock, hip hop, Gary Clark Jr plante toujours des morceaux bluesy qui dépassent quasiment à chaque fois les cinq minutes, dû à ses longs solos de guitare.
Une chose que Gary a bien compris depuis ses débuts, c’est que son talent et son jeu lui ont donné une voix qui fait de lui une personne écoutée et respectée. Il se sert de cette voix pour faire passer des messages et prendre parti politiquement, comme sur son dernier album This Land sorti en 2019.
Le premier titre de l’album est éponyme. Il y explore son expérience face au racisme omniprésent dans son pays natal. Il lui est arrivé à plusieurs reprises de recevoir des commentaires de la part de ses voisins, commentaires racistes, lui demandant de ‘rentrer dans son pays’. Voilà pourquoi il a tenu à répondre à tous ses détracteurs ‘This Land is Mine’. Gary Clark est américain, tout autant que ses compatriotes et compte bien le faire entendre.
Dans cet album, il y chante sa colère, sa frustration. Toute sa vie, il a connu le racisme et veut en parler, pour montrer une image de l’Amérique moderne qui pourrait surprendre encore beaucoup trop de gens. Mais pour certains d’entre eux, elle ne leur sera malheureusement que trop familière.
Il utilise sa voix pour parler au nom de tous les africains américains qui se font persécuter pour leur couleur de peau. Dans la chanson Pearl Cadillac, il raconte son expérience personnelle, dans laquelle il se fait arrêter par la police et humilier parce qu’il est noir au volant d’une belle voiture. Une situation tragique qui doit cesser et contre laquelle Gary se bat tous les jours.
Prince avait raison. Entre ses messages percutants, son jeu à la Hendrix et sa voix à la Mayfield, Gary Clark Jr façonnera le futur de demain.
Les 5 morceaux les plus remarquables :
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When My Train Pulls In sur l’album Blak and Blu.
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Bright Lights sur l’album Blak and Blu.
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Catfish Blues sur l’album Live.
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This Land sur l’album This Land.
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Come Together en single.
La suite de la série demain avec le chapitre 4 : John Mayer, le sexy Hero.