1967-1971 : début et fin du rêve hippie
Chapitre 3 : la séparation des Beatles
Dans le dernier article, on évoquait Manson comme l'un des déclencheurs de la désillusion du mouvement hippie. Loin d'être un l’unique raison, la séparation des Beatles y contribuera aussi en 1970…
Accumulation de ressentiments, carrière qu'on n'arrive plus à gérer... C'est un peu la solution parfaite pour la dissolution d'un groupe. En 1967, le cher Brian Epstein - producteur des Beatles - décède ; l'aspect juridique prend le dessus sur la musique. La même année, Paul McCartney s’autorise petit à petit le rôle de leader, ce que les autres supportent mal. Quelques années plus tard, Yoko Ono, compagne de Lennon, semble prendre trop de place et est au cœur de nouvelles tensions. Plus encore, le nouveau manager Allen Klein ne plaît pas à Paul McCartney ; il refuse de signer quelconque contrat avec lui. Ringo Starr et George Harrison coupent tour à tour les ponts temporairement avec le groupe en 67 et 68.
En automne 1969, John Lennon est le premier à quitter le navire définitivement. Cependant, c'est en avril 1970 que McCartney se résout à communiquer officiellement la séparation du quatuor le plus populaire du XXᵉ siècle tout en faisant la promotion de son album solo. C'est un peu la fin d'une époque qui emporte avec elle, une partie du rêve hippie.
Le 10 avril 1970, le monde entre dans un deuil particulier. L'entourage proche se doutait, mais ne pensait pas que cela arriverait. La principale raison de l'étonnement ? La sortie d'Abbey Road moins d'une année plus tôt. Cet album est d’ailleurs considéré comme l’œuvre la plus achevée des artistes. Plus encore, il reste à sortir Let It Be ; autant dire que l'auto-promo de McCartney combinée à la séparation du groupe n'est pas une super technique de com'. Lennon est furieux. En 71, il écrit un morceau intitulée How Do You Sleep ? - on vous laisse deviner vers qui est tournée cette question. Par la suite, chacun commence une carrière en solo plutôt riche. Concernant les Beatles, c’est 13 albums, 200 chansons composées qui ont vu le jour, et plus d'un milliard d'albums vendus, en à peine 8 ans de carrière…
En apprenant cette triste nouvelle, Geoff Emerick, ingénieur du son du groupe avait déclaré : "Je ne peux pas dire que la nouvelle me surprit, mais je ne m'y attendais pas non plus. Des rumeurs de séparation circulaient, mais je n'y avais pas prêté grande attention (…). Et j'ignorais, bien entendu, qu'immédiatement après les séances d'Abbey Road, John avait annoncé aux autres qu'il laissait tomber.”
Dans le premier article de la série, on vous présentait l'album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band comme un des éléments fondateurs du mouvement hippie. Cet opus naît des influences de l'époque : une pochette haute en couleur, des vêtements aux inspirations indiennes, des morceaux clamant l'amour et la paix... On considère ainsi que la fin de l'aventure du quatuor contribue à la fin du rêve hippie. La suite demain avec la 1ère partie du chapitre 4 : LSD et musique.