1967-1971 : début et fin du rêve hippie.
Cette semaine, on vous dresse un panorama du mouvement hippie de sa naissance à sa mort. Pionnier mais aussi très vite abandonné, le rêve hippie a radicalement changé le monde et ainsi, la musique. On lui doit notre fameuse Janis ou encore les festivals les plus populaires de l’histoire. Malheureusement, bien loin d’avoir donné naissance qu’à du positif, le mouvement a fait naître excès, inconscience et violence.
Chapitre 1 : Le Rêve Hippie : les festivals qui ont marqué le mouvement.
Pour commencer, éloignons-nous du négatif. On vous demande de vous imaginer en train d’essayer de vous frayer un chemin au beau milieu de corps moites. Imaginez encore un peu... Dormir moins de quatre heures tout en ayant l’impression de n’avoir jamais eu autant d’énergie. Vous voyez où je veux en venir? Je vous demande de vous imaginer dans un festival, entouré d’inconnus à moitié torchés et de sentir l’énergie de la foule sous vos pieds.
Mi-juin 1967, Monterey, un des plus gros festivals international de pop se déroule en Californie et marque le début d’une ère particulière. Organisé par Lou Adler, Alan Pariser, Derek Taylor et John Phillips (membre des Mamas & The Papas), l’événement regroupe de 25 à 90 000 festivaliers ; y est programmé un certain Jimi Hendrix qui commence à prendre de plus en plus de place sur la scène rock. On peut considérer que cette date est le début du Summer Of Love.
Cet été-là, la contre-culture hippie est dans chaque coin de rue de San Francisco. Tout cela prend racine à Haight-Ashbury - le fameux quartier hippie - et à l’happening Human Be-In en janvier de la même année ; une après-midi durant laquelle on lisait de la poésie tout en prenant du LSD avec des écrivains comme Gary Sanders ou des musiciens comme The Grateful Dead. Gardez en tête que ce mouvement est avant tout politique et refuse la guerre faite au Vietnam ; on y développe alors des discussions ouvertes, d’égal à égal. Ça fait rêver hein ?
1967 est une année riche : John Phillips écrit San Francisco et diffuse la fraîcheur, l’amour et la paix de la plus belle des manières qui soit. Cela devient l'hymne du mouvement. Les Beatles jouent aussi un rôle conséquent cet été-là en sortant l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Si un deuxième titre devait résumer l’état d’esprit de cette génération, ce serait sûrement All You Need Is Love.
Au tour de Woodstock de faire son entrée en 1969. Pas moins de 450 000 personnes font le déplacement jusqu’à White Lake dont des européens et des français. La prog nous fait dire “pourquoi on n'avait pas 21 ans en 69?” ; The Mamas and The Papas, The Beach-Boys, Santana, Joan Baez, Janis Joplin, Joe Cocker, Jefferson Airplane, The Who et bien évidemment Jimi Hendrix.
Mais les festivals ne s’organisent pas seulement aux États-Unis ! Au sud de l’Angleterre, le festival de l’île de Wight amène plus de 150 000 personnes. C’est celui où Bob Dylan, “le pape du rock”, est en tête d’affiche.
Tous ces événements ont permis la popularisation du mouvement hippie dans le monde entier. Inspirés par les auteurs de la beat generation comme Kerouac et Ginsberg, les musiciens s’opposent à tout genre de capitalisation, surtout lorsque cela touche la culture. Élevés dans un monde qu’ils rejettent, les flowers children se créent une bulle ouverte à tous.
En somme, de 1967 à 1969, on assiste au point culminant d’un mouvement qui s'essoufflera aussi vite qu’il est arrivé... La suite demain avec le chapitre 2 : La fin du rêve hippie : les meurtres de la Manson Family.