Les dessous des pochettes d’albums cultissimes - Épisode 4 - The Beatles - Abbey Road
Au-delà de la musique, l’artwork qui l’accompagne a prit une réelle importance dans les années 60. Le vinyle, contrairement au CD, apparu dans les années 80, met beaucoup plus en valeur cet aspect du disque. Les galettes noires vivent aujourd’hui une nouvelle vie et donnent un surplus d’importance à la pochette d’album. Retour sur 5 des plus cultes d’entre elles abritant des histoires que l’on ne pouvait imaginer. On continue aujourd'hui la série avec le monstre Abbey Road des Beatles.
L’image la plus mythique des Beatles
Les Beatles, encore les Beatles, et bien oui, le meilleur groupe de l’histoire, en plus de sa musique a également marqué l’histoire visuellement. On parlait dans l'épisode 2 de cette série de Sgt. Pepper's, une pochette qui s'oppose à celle de Abbey Road. D’un côté, la cover de Sgt. Pepper's montre une complexité sans précédent alors que seulement 2 ans plus tard, celle d’Abbey Road montre le contraire, une simple photo dans la rue de leur studio d’enregistrement. Comme quoi, il ne faut pas forcément se prendre la tête pour devenir archi mythique, eux ont réussi à faire les deux.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’à la base, Les Beatles avaient encore envie de calmer tout le monde en faisant quelque chose de dingue. L’idée originelle était d’appeler l’album Everest (en référence aux cigarettes fumées par Geoff Emerick, l’ingé son culte des Beatles) et que la pochette représente les 4 Beatles aux pieds de l’Himalaya. Finalement, pas d’Everest, mais Abbey Road. Le célèbre cliché sera immortalisé le 8 août 1969 par Iain Mac Millan appelé par John Lennon. La séance photo se déroule vers 11 h 30 du matin pour éviter la foule de fans qui venait à Abbey Road en début de journée. Le trafic est interrompu sur la route. Le photographe, monté sur un caisson de bois n’a que quelques minutes pour prendre ce qui sera une des images les plus cultes de la musique.
Six photos seront prises, la cinquième sera retenue à l’unanimité, les autres photos voyaient une Mercedes qui sortait de nulle part, un John Lennon qui était le seul à avoir la bonne amplitude de pas etc… Sur la cinquième photo, les Beatles sont parfaitement coordonnées et comme un signe, ils choisirent donc une des photos où ils tournent le dos au studio, non pas une où ils s’y rendent.
Les petites anecdotes qui renforcent encore plus le mythe
C’est souvent de petites histoires qui font d’une image un mythe, un classique. Quel plaisir a dû ressentir le propriétaire de cette Volkswagen Beetle blanche à gauche de la pochette en voyant son automobile dans tous les disquaires d’Angleterre. Quelques jours suivant la sortie du disque, il se rendra cependant compte que des archi fans sont venus voler sa plaque d’immatriculation en guise de souvenir historique.
Comme pour la cover de Sgt. Pepper's, la rumeur d’un Paul McCartney mort dans un accident de voiture, remplacé par un sosie continue d'enfler. Accrochez-vous, selon les théoriciens du complot les plus doués : George serait en tenue de fossoyeur. Paul marche pieds nus (référence aux morts enterrés en Inde) et tient sa cigarette de la main droite alors qu’il est gaucher. John Lennon est habillé en blanc (couleur du deuil oriental). Ringo Starr en noir (couleur du deuil occidental). On pourrait aussi voir en arrière-plan un corbillard.
Et le meilleur pour la fin : la plaque d’immatriculation de la Beetle est : LMW 28 IF qui du coup voudrait dire : Living McCartney Would Be 28 If… En réalité, au moment de la photo, McCartney n’avait que 27 ans (d’ailleurs assez flippant que pour ce onzième album des Beatles, le type n’ait que 27 ans, fin ça, c'est un autre sujet). La plaque d’immatriculation dirait également : Linda McCartney Weeps.. Très fort.
Paul McCartney répondra à ces rumeurs avec humour pour la sortie de son album Paul Is Live (en référence à Paul is Dead) sorti en 1993. Cette fois, la plaque d’immatriculation de la Beetle est : 51 IS, indiquant donc que Paul est bien vivant et a 51 ans.
Une autre belle histoire qui entoure Abbey Road est celle de ce touriste américain qui sans le vouloir est entré dans l’histoire de la musique à tout jamais. En regardant à droite de la pochette, on peut bien voir cet homme qui regarde la scène. Il s’agit de Paul Cole, un touriste américain en vacances avec sa femme qui avait décidé de visiter tous les musées du nord de Londres. Ce dernier préfère profiter du beau temps et décide donc de se balader dans le quartier. Il dit alors à sa femme “prend ton temps”. Il s’avance vers une voiture de police et en profite pour entamer une discussion avec un policier.
Selon ses propres mots, c’est à ce moment qu’il voit traverser des gens sur le passage piéton “comme une ligne de canard”. Remarquant qu’un des quatre canards était pieds nus, il prit les Beatles pour “une bande de fous”. C’est à la sortie de l’album qu’il se rendit compte qu’il appartenait maintenant à l’histoire de la musique et allait être présent sur des millions de vinyles et objets détournés en tout genre.
À la sortie du disque, alors que sa femme tente de jouer le morceau Something à l’orgue, Paul Cole, halluciné, se reconnaît sur la pochette. Il ne partagera ce secret qu’avec sa famille. Le pire (ou le mieux) dans cette histoire, c'est que Paul Cole admettra ne pas aimer Les Beatles, préférant largement la musique classique. C’est seulement en 2004 que l’on retrouvera l’identité de cet homme mystérieux présent sur la pochette d’Abbey Road. Sacrée histoire.
Une petite dernière anecdote pour la route, l’image au dos de la pochette d’Abbey Road est accidentelle. À la base, le photographe Iain MacMillan cherchait seulement à prendre une photo du panneau indiquant le nom de la rue Abbey Road. Pile à ce moment passe une femme vêtue d’une robe bleue. Finalement, cette photo sera sélectionnée, car jugée la plus intéressante. Cette femme à la robe bleue restera, elle aussi, dans l’histoire d’Abbey Road, reste à savoir si on retrouvera un jour son identité.
Tout est mythique dans Abbey Road qui restera un des meilleurs albums de tous les temps. Depuis 2010, le passage piéton est classé comme lieu historique… Une webcam filme H24 les passants qui curieux, se mette dans la peau des Beatles pour quelques secondes…