Ces musiques qui font froid dans le dos
Psychose, Exorciste, Halloween… Tous ces grands classiques de l’horreur n’auraient pas été si angoissants sans leurs bandes-son. Dès les premières notes on est plongé dans le sujet et la tension monte d’un cran. C’est ce qu’on appelle la marque sonore de l’univers cinématographique. Voici un petit tour d’horizon des musiques qui nous donnent la chair de poule. Éteignez la lumière et augmentez le son.
Exorciste
Tubular Bells, un disque révolutionnaire avec une seule œuvre, ni voix, ni batterie, a littéralement bousculé l’identité musicale du film l’Exorciste. Tout comme cette gamine possédée vomissant un beau jet vert, les notes du jeune compositeur Mike Olfied (qui avait à peine 20 ans lorsqu’il a composé ce titre) ont traumatisé plusieurs générations d’ados qui ont vu le film depuis 1973. Bref, c’est austère, lancinant, glaçant et on aime !
Halloween
S’il y a bien un son qui peut ressusciter Michael Myers, c’est bien celui-là ! Il faut parfois seulement quelques notes répétitives et angoissantes au piano pour marquer les cinéphiles. La preuve avec le film « Halloween ». La musique est née entre les mains de John Carpenter avec seulement un synthétiseur. Le rythme, avec un style minimaliste, est dans sa tête depuis qu’il a 13 ans, lorsque son père lui a appris à jouer quelques cadences au bongo. Aujourd’hui, la bande-son est devenue culte dans l’histoire cinématographique dans la catégorie horreur.
Insidious
Rappelez-vous de cette scène où Rose Byrne était tranquillement chez elle et tout d’un coup, une musique a surgi du salon…Tiptoe Through The Tulips de Tiny Tim résonne comme un début de cauchemar et captive le public dans l’horreur moderne. La chanson est innocente mais lorsqu’elle est associée à une bonne scène effrayante, elle prend un goût d’enfer.
Tiny Tim, à la voix si torturée et unique, n’est pas un sataniste, ni un adorateur du mal, non c’est juste un homme comme les autres mais soyons honnête… il est flippant.
Les Dents de la mer
Le célèbre thème musical de John William est devenu un véritable symbole sonore pour désigner un danger. En seulement deux notes qui forment un intervalle de seconde mineure, le stress monte. Le style particulier du compositeur en est la cause puisqu’il a volontairement utilisé un mode angoissant entre notes (sans utiliser de majeur et de mineur) graves et changements de tempos et de rythmes laissant le spectateur dans l’anxiété total. Même Steven Spielberg n’a pas compris ce langage complexe lorsqu’il a entendu pour la première fois la bande-son.
Psychose
En 1960, Hitchcock réalise "Psychose" entre horreur et suspense dans un motel des plus banals en bord de route. Côté musique, Bernard Hermann s’y colle avec une liberté totale sur la production, mais avec un budget limité. Coup de génie ou malchance financière, le compositeur a utilisé seulement un orchestre à cordes, sans cuivres et percussions. Ainsi est née la scène anthologique de la douche. Les « pizzicati » aux violons illustrent parfaitement l’effroi de la scène de crime avec des sonorités stridentes. Les coups d’archet criardes et puissants s’assimilent à chaque coups de couteaux. A tel point qu’on se demande si c’est la musique qui sublime l’image ou bien l’inverse.