The Amazing Snakeheads et la tragique histoire de Dale Barclay : une pépite rock passée sous les radars.
Toi qui t’es pris une soufflante par ton supérieur, toi qui as la rate au court bouillon et le cœur à la masse de travail qu’on t’a ordonné de faire. Oui, je te parle à toi qui, sur le chemin du retour à domicile, avec la mâchoire serrée compares le monde à un paquebot rempli d’ignorants et brûle d’envie de convertir ta haine en un cri de détresse et en sulfureux coups de métacarpiens. Je pense avoir trouvé le remède cathartique qu’il te faut (ou peut-être de quoi nourrir ta haine …). C’est avec plaisir que Janis vous conte l’histoire d’une pépite dénichée par le célèbre label british, Domino Records : celle des Amazing Snakeheads et de leur leader Dale Barclay.
Le trio écossais formé en 2010 nous offre un « garage blues » à la fois puissant, alternatif et lancinant qui nous renvoie littéralement à nos instincts primitifs. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’ils se sont fait remarquer grâce à leurs prestations lives, renommées époustouflantes. Le concept ? Trois loubards amoureux de rock, des blousons en cuir, des santiags et des compositions aussi efficaces que leur menue formation : un bassiste (William Combe), un batteur (Jordan Hutchinson) et enfin l’inimitable Dale Barclay, leader, guitariste et chanteur.
En 2014, le groupe sort leur seule et unique pièce d’exception, l’album : Amphetamine Ballads sous l’effigie de Domino Records. Pour les nazes en Anglais, « ballades sous amphétamines », ça claque déjà hein ? Tu vois le truc venir ! On peut facilement s’imaginer les protagonistes d’Orange mécanique flanquer des coups de pieds au premier croisé dans une ruelle de Glasgow avec comme fond de BO le titre Nighttime. En effet, Dale Barclay nous hurle l’histoire d’un bad boy qui semble avoir peu d’états d’âme, les paroles sont concises et directes pour laisser place au son brut que l’album nous livre. Certaines tracks cachent également de somptueux solos de saxophone qui viennent adouber ce génial chef-d'œuvre. En tout cas, c’est réussi, mais le groupe n’a pas tenu à cause de différentes querelles entre les membres, Dale Barclay ayant certainement un caractère aussi épineux que sa voix.
Après la sortie de cet unique opus, en 2015, le groupe splita, nous laissant à peine le temps d’apprécier leur live. 3 ans plus tard en 2018, Dale Barclay succomba aux suites d’une rare tumeur au cerveau qu’il eut vaillamment tenté de combattre. « J’ai eu une craniotomie qui a retiré 90% de la tumeur initiale. Après ça, j’ai effectué six semaines de radiothérapie et six mois d’essai clinique parallèlement à la chimiothérapie. Ma tumeur a deux mutations, ce qui la rend plus rare que la normale. Le cancer est revenu. La lutte continue, avec un pouvoir et une envie d’y faire face qui rage en moi » avait-il déclaré lors de la lancée d’une levée de fonds afin de financer ses soins. Campagne soutenue par des artistes tel que Shame, Franz Ferdinand, Fat White Family ou encore Honeyblood. Un grand merci à lui, pour ce magnifique opus qu’il nous a laissé !
Petit conseil de fan : l’album est à écouter de A à Z dans l’ordre ! Enfin, si vous rentrez seul(es) et tard de soirée, que vous marchez en direction de chez vous et que vous vous sentez en danger, faites appel à ce merveilleux dopant de The Amazing Snakeheads. Dale Barclay sera là pour vous donner les moyens de vous défendre !