On a fêté les 25 ans de Jagged Little Pill de Alanis Morissette à Bercy

 

Le 13 juin 1995 sortait l’album Jagged Little Pill, d’Alanis Morissette. Comme beaucoup d’ados des années 90, je l’ai tellement écouté que j’en connais les moindres détails, et, bien entendu, toutes les paroles par cœur. Alanis était de passage à l’Accor Arena il y a un mois pour fêter l’anniversaire de la sortie de cet album et probablement aussi pour préparer l’arrivée du dernier, un album de méditation annoncé pour le lendemain, The Storm Before The Calm.

 

J’étais donc naturellement parmi les dizaines de milliers de fans à l’attendre à Bercy, pour le concert des 25 ans (oui, je sais que 1995 + 25 ça fait 2020 mais, Covid oblige, elle a un peu triché).

Cet album est pour moi incontournable, d’une part parce que pour la petite histoire, Flea et Dave Navarro des Red Hot ont joué sur l’un des titres (You Oughta Know, l’un de mes pref.) et, d’autre part parce que chaque titre est un tube sur lequel elle chante, sans filtre, sa colère et sa frustration, ce qui, à l’époque, est assez jouissif pour l’ado que je suis. Et apparemment je ne suis pas la seule, puisqu’il s’est vendu à 33 millions d’exemplaires… 

Alanis Morissette est devenue, à la sortie de Jagged Little Pill (JLP pour les intimes), une figure du rock féminin. Un peu énervée par sa rupture, il faut bien l’avouer, mais qui a su retranscrire sans filtre, les affres sentimentaux par lesquels elle est passée. Clairement, elle a su trouver son public. S’il fallait en rajouter, elle a eu le bon goût de recruter Taylor Hawkins qui sera son batteur sur toute la tournée de JLP avant de la quitter pour les Foo Fighter. Sans rancune cependant : elle avait prédit son départ, et Taylor Hawkins a dit d’elle, qu’il aurait été vendeur de pizza si elle n’avait pas été là…

Depuis, elle a sorti d’autres albums mais, à part la version unplugged produite par MTV, sa notoriété en France est un peu restée bloquée -moi la première- sur JLP. Bref. Donc j’y étais à Bercy, prête à chanter, voire hurler les paroles de cette machine à tubes. Le concert commence par un court assemblage de vidéos projeté sur grand écran : Alanis dans Tonight Show, en poussin qui s’auto-parodie (Jagged Little Chicks), Justin Timberlake et Jimmy Fallon qui chantent Ironic, Alanis en Dieu dans le film Dogma de Kevin Smith, des extraits de ses clips… Et elle arrive sur scène. 

Honnêtement, elle n’a pas démenti le thème du concert : tout l’album y est passé. Ironic, You learn, Head over Feet, Hand in my Pocket, Ironic et bien sûr You Oughta Know. Profitant de l’audience majoritairement composée de fans de 95, elle a parsemé ce pèlerinage d’extraits (ou du moins de versions courtes) de chansons de ses albums plus récents (Such Pretty Forks in the Dark notamment) qui pour certaines sont plutôt pas mal (Reasons I Drink par exemple).

C’est difficile d’être objective sur la prestation de ce show : elle se démène et parcourt la scène de long en large pendant tout le concert (plus, d’ailleurs, que les gradins restés étonnamment calmes et immobiles), s’empare d’une guitare pailletée pour Wake Up et balance sa tête dans de grands gestes sur certaines parties, plus énervées. Cela étant, sur certains titres, on s’est demandé si elle était en playback (sa voix, qui ne bouge pas quelle que soit la distance avec le micro, ses mouvements de bouche parfois un peu à contretemps), tandis que sur d’autres ça semblait impossible. 

Quoiqu’il en soit, sur le moment, ces défauts semblent relever du détail, et l’enthousiasme et l’excitation que je ressens en écoutant en live les titres dont je connais les paroles sur le bout des doigts et sur lesquels j’ai secoué mes cheveux d’ado prennent pas mal de place. Je ne pense pas être la seule : le public, globalement composé des premiers fans de JLP, sont contents de la voir en vrai et de chanter, comme il y a 25 ans, sur les tubes de leur adolescence. Et c’est déjà pas mal.  Elle clôture la soirée par Thank U qu’elle chante devant des écrans projetant des tweets accompagnés du hashtag #ThankUJLP25, à quoi, finalement, je n’ai pas grand-chose à ajouter.