L’utilisation des drogues dans la musique
L’utilisation des drogues excessive est synonyme de rock’n’roll et tout le monde connait l’adage sex & drugs & rock’n’roll. L'alcool – minimum - est omniprésent dans les concerts de rock, et de nombreux tubes font allusion à la consommation de substances diverses. Il n'est pas rare que des musiciens fassent la une des journaux pour leur consommation. Ces tendances existent depuis des décennies et pourraient influencer la consommation de substances psychoactives chez ceux qui écoutent leur musique.
Les musiciens talentueux ne sont pas étrangers au succès. Beaucoup atteignent le statut d’icône, gagnent des millions et font la fête comme les stars qu'ils sont devenus. Mais les artistes de haut niveau qui connaissent la gloire et l'opulence ne vivent pas toujours une vie longue et prospère. Avant les concerts, pendant les spectacles et pendant l'enregistrement de la musique, la surconsommation de drogues définit le mode de vie d'innombrables artistes de tous les genres.
Qu'il s'agisse d'avaler des pilules, de renifler de la cocaïne, de fumer de la marijuana ou de boire de façon excessive, l'abus de drogues et d'alcool est un fléau pour l'industrie musicale depuis des décennies. En conséquence, une surmortalité parmi les musiciens dû à une épidémie : la dépendance.
Il existe un certain nombre de raisons pour laquelle les musiciens se tournent vers l’utilisation excessive de substances. Les musiciens doivent faire face à des horaires exténuants, à des sentiments de dépression et à une pression constante pour réussir. La culture musicale encourage également la consommation de substances, ce qui conduit de nombreux artistes à expérimenter les drogues et l'alcool. La toxicomanie a brisé des carrières, créé d'importants problèmes de santé et provoqué des décès prématurés. Mais de nombreux musiciens qui ont suivi un traitement contre la toxicomanie ont continué à produire de la musique, à réinventer leur carrière et à mener une vie saine.
En plus d’un rythme de vie effréné, les artistes sont plus vulnérables que le reste de la population à l’exposition aux drogues. L’idée selon laquelle les jeunes sont plus facilement influençables est fausse. Des personnes de tout âge et de tout horizon sont influencées par les autres pour boire ou consommer des drogues. De plus, les musiciens sont confrontés à une culture musicale qui est dominée par la prise de substance qui est une réalité dure et à laquelle il est quasiment impossible d’y réchapper.
Il est souvent plus facile de se laisser tenter plutôt que d’être la personne sobre dans la pièce. Alors lorsque les drogues sont gratuites et partout, la tentation devient trop forte. Et puis, en plus de toutes ses raisons – rythme de vie et culture – les musiciens se droguent souvent pour ‘améliorer’ leur performance.
Jouer devant une foule en délire, échapper à la réalité et surtout augmenter la confiance en soi. Autant de causes qui poussent à la consommation. La cocaïne est souvent utilisée avant les concerts pour augmenter la performance et devenir plus endurant, permettant ainsi de jouer plus longtemps et plus souvent. Le stress des concerts et des tournées, où il faut être au top et constamment sur les routes.
En plus de toutes ces raisons, consommer de la drogue en tant qu’automédication est aussi chose courante. Kurt Cobain par exemple, se tournait vers l'héroïne pour soulager des douleurs chroniques à l'estomac. Dans une lettre ouverte adressée à ses fans en 1992, le chanteur de Nirvana a déclaré que la drogue engourdissait brièvement son corps, mais que la douleur revenait souvent. Il regrettait sa décision de s'automédicamenter, mais il ne pouvait déjà plus s’arrêter. La dépendance à l'héroïne le poursuivra jusqu'à sa mort.
Mais la barrière est souvent passée. Si la consommation de drogues par les artistes est à des fins créatives ou relaxantes, le fait de le relater dans les chansons poussent également les auditeurs à la consommation.
La glorification de la consommation de drogues n’est pas un phénomène récent et déjà dans les années 30, le Memphis Jug Band chantait Cocaïne Habit Blues, un récit à la première personne sur la façon dont la drogue procure aisance et confort.
Bien sûr, dans les années 60, la drogue est devenue extrêmement populaire et des centaines de chansons en parlent, comme White Rabbit de Jefferson Airplane ou encore Heroin de The Velvet Underground. Jerry Garcia, chanteur de The Grateful Dead, était un grand consommateur d’héroïne et en faisait la promotion dans des interviews.
Le boom de la popularité de la musique psychédélique a fait augmenter la consommation chez les auditeurs aussi, qui voulant se rapprocher de leurs musiciens préférés s’adonnaient aux mêmes plaisirs coupables. Mais, sans la gloire et l’argent, beaucoup ont sombré dans la dépendance sans jamais pouvoir en sortir.
Aussi loin que la musique existe – en tout cas dans l’histoire moderne – on peut retrouver les traces de l’utilisation de drogues. Dans les années 30 on l’a vu avec le Memphis Jug Band et la cocaïne, et des années 40 à 60 l’héroïne prend le dessus. Avec l’avènement de la musique psychédélique, la fin des années 60 et début 70 ont été les années glorieuses pour le LSD. Drogue qui a laissé sa place à la cocaïne à nouveau, puis à l’héroïne encore jusqu’au début des années 2000.
Bien sûr, cette surconsommation n’est pas sans risque et beaucoup d’artistes y ont laissé la vie. Si des centaines d’exemples existent, le plus marquant est quand même le 27 Forever Club. Ce club, tristement célèbre, regroupe les célébrités qui sont décédées à 27 ans, comme Alan Wilson, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain ou plus récemment, Amy Winehouse.
La prise n’est pas sans risque, et beaucoup proclament que sans ces drogues, il y aurait eu moins de créativité. Heureusement, certains s’en sortent et prouvent que faire de la musique sans drogue est aussi possible.
Pendant des années, Elton John a pris de la cocaïne. Dans une interview de 2012, le chanteur a rappelé comment il avait sombré dans un chaos brumeux alimenté par la drogue dans les années 80. Il n'a pas cherché d'aide jusqu'à ce qu'il rencontre l'adolescent Ryan White, un malade du sida qui avait reçu une énorme attention médiatique au début des années 90. "Après sa mort, j’ai réalisé que je n’avais que deux choix : soit je mourrais, soit je vivrais. Alors j’ai cherché de l’aide".
Tout comme Elton John, Steven Tyler ou Eric Clapton ont surmonté la dépendance pour pouvoir vivre et continuer à créer du contenu. Et puis il y a Keith Richards qui casse tous les codes et dont on ne comprend toujours pas comment il peut encore être en vie…