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Royal Blood : un tournant radical

écrit par Clément Giraud le vendredi 10 décembre 2021

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Royal Blood : un tournant radical

 

Un t-shirt à l’effigie d’un groupe, on en a tous déjà porté un, mais quand c’est Matt Helders, le batteur des Arctic Monkeys qui l’arbore, qui plus est, d’un groupe parfaitement inconnu, ça attise bien des curiosités. On peut dire que c’est comme ça que la carrière de Royal Blood a commencé : A Glastonburry en 2013. S’ensuit la sortie de leur premier EP, forcément attendu Out of the black, et de l’album éponyme en 2014. Succès total.

 

Royal Blood : un tournant radical

Le duo composé de Kerr à la bass/chant et de Thatcher à la batterie présente un rock épuré, très efficace. Dans la lignée de duos iconiques du rock (Black Keys, White Stripes), Royal Blood, et plus précisément Kerr, se démarque en jouant sur une basse reliée à des amplis guitare et basse. Ça donne à la basse, se chargeant de toutes les mélodies, un son beaucoup plus clair, limite stoner, qui créé une vraie signature musicale chez ce groupe.

Après un deuxième album dans la lignée du premier, très réussi, Royal Blood est revenu cette année avec un nouvel album Typhoons, forts d’une notoriété déjà établie. En effet, plus de 100 millions d’écoutes sur Spotify pour leurs principaux titres, des lives à Reading en 2015 et 2019 devant des dizaines de milliers de personnes, Royal Blood n’est plus à présenter dans le monde du rock actuel. La consécration pour Kerr arrive en 2019 quand Josh Homme (leader de Queens of the Stone age) l’invite sur les mythiques « desert sessions » aux côtés de Les Claypool notamment (Primus).

Un avant-goût de la desert sessions :

C’est assez rare qu’un groupe de rock produise du contenu aussi égal, dans le sens où rien n’est à jeter sur ces deux premiers albums, tous les morceaux ont cette même énergie et on pourrait penser tomber dans une certaine lassitude en écoutant l’album mais au contraire, on en redemande.

Typhoons est donc très attendu, mais dès la sortie des premiers titres teasers, quelque chose a changé : le groupe a pris un tournant electro/pop. C’est clair et affirmé, l’album ne ressemblera pas aux précédents.

Royal Blood : un tournant radical

Ce virage peut toucher un nouveau public et on le constate : passage du morceau trouble’s coming sur des radios mainstream, bande son du jeu vidéo Fifa… Ils sont là pour plaire à un plus grand nombre, mais par là même ils perdent une bonne partie de leur public rock/métal. Cet album a le cul entre deux chaises et est donc loin d’être abouti. Peut-être le changement de producteur a-t-il joué sur les sonorités de l’album ? Exit le génial Tom Dalgety (Pixies, Ghost et donc Royal Blood sur les 2 premiers albums), et c’est pourtant Josh Homme lui-même qui le remplace, avec toujours Royal Blood. Mais le résultat n’est pas bon, le son, l’entrain et l’énergie ne sont plus là, du moins plus les mêmes. Alors on peut créditer certains riffs encore très efficaces et dansants, comme sur « boilermaker », « oblivion » ou même « million and one », pas suffisant pour rattraper une pâle copie. Le son est énormément retouché aux ordinateurs, comme sur trouble’s coming où les « cassures » nettes du son de guitare agressent les oreilles, et la basse perd tout son grain pour laisser place à un son plat, rappelant la mauvaise pop. Le son des tomes de batterie, devenu hyper mat, perd tout son charme également. On ne trouve plus cette lourdeur qui accompagnait tous les riffs de guitare et qui permettait d’habiller les morceaux mais des effets sonores (synthés, chœurs utilisés à outrance…) encore et encore qui viennent tapisser l’ambiance de chaque morceau.

C’est donc un vrai tournant, dans la façon d’aborder la musique et le rock dont nous a fait part le groupe. Libre à chacun d’adhérer à ce Royal Blood 2.0. C’est très facile de tomber dans la critique d’un groupe qui choisit d’évoluer, mais on peut cependant regretter l’époque du Royal Blood agressif et énergique qui semble nous avoir tourné le dos.

Royal Blood : un tournant radical

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Clément Giraud
écrit le vendredi 10 décembre 2021 par

Clément Giraud

Rédacteur pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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