Tam tam tadam, David Gilmour a gagné son procès pour l’utilisation du jingle de la SNCF
Après plusieurs années de galères, David Gilmour, mythique chanteur et guitariste de Pink Floyd, a obtenu gain de cause dans son procès lié à l’utilisation du jingle de la SNCF. Eh oui, il s’était permis d’utiliser ce fameux Do, Sol, La bémol et Mi bémol pour son morceau Rattle That Lock en 2015. Michael Boumendil, compositeur de ce jingle en 2004, est passé de la flatterie à sentir une affaire pouvant lui ramener une jolie somme…
Pourtant, dans cette affaire, tout partait bien… Gilmour, qui attend de prendre un train à Aix-en-Provence entend les 4 notes du jingle de la SNCF. Pour nous français, ce "Tam Tam Dadam" ne nous fait clairement pas rêver. Et pourtant, Gilmour, en bon puriste qu’il est, l’enregistre alors avec son téléphone. Gilmour décide alors de contacter Michael Boumendil via son agent pour faire les choses dans les règles de l’art.
Le contrat signé entre Gilmour et Boumendil stipule que le français sera co-auteur de la chanson et en touchera 12,5 % des revenus, deal. Mais ce n’est pas tout. Quand on vous disait que les choses partaient sur de bonnes bases, c’était réellement le cas. En 2015, Michael Boumendil a l’honneur de se rendre sur l’Astoria, rien d’autre que le bateau studio de David Gilmour situé sur l’eau douce de la Tamise, près de Londres. Le chanteur des Pink Floyd lui fait alors écouter la version finale de la chanson.
En 2015 toujours, Michael Boumendil se rend tout fier dans les studios de RTL où il explique cette drôle de collaboration. Il raconte que Gilmour lui aurait dit : "Ce que vous avez fait est très unique, c’est très bien fait, ça groove étonnamment, et ça m’a donné envie d’écrire une chanson”. Flattant venant d’un musicien de l’envergure de David Gilmour. Michaël Boumendil affirmait également : “ce n’est pas une histoire d’argent du tout”. Ah ouais ?
C’est là que ça se gâte. L’entretien donné sur RTL qui révèle la collaboration ne plait pas aux producteurs de David Gilmour. Ils estiment que Boumendil n’a pas respecté son engagement de confidentialité. Il est alors écarté de la promotion de l’album. Un an plus tard, alors que le morceau connait un grand succès, Michaël Boumendil va radicalement changer de ton. Il décide d’attaquer David Gilmour pour “contrefaçon” devant le tribunal de grande instance de Paris et réclame pas moins de 493.619 euros… "Ils sont fous ces romains".
L’équipe de Boumendil tente alors de jouer sur les mots et de mettre une douille. Selon eux, le guitariste des Floyd avait seulement le droit d’utiliser les quatre notes de la partition musicale et non pas de l’enregistrement sonore en lui-même. En 2019, le tribunal, qui prend compte de l’enthousiasme de Boumendil sur le plateau de RTL (entre autres) décide de rejeter les accusations de contrefaçon et condamne le compositeur du jingle de la SNCF à rembourser les frais de justice engagés par David Gilmour, soit 40 000 euros. Selon les juges, « Michaël Boumendil a exprimé dans un message le souvenir qu’il conservait de cette rencontre, ne laissant apparaître aucune trace de surprise ou de déception ». Le retour du bâton…
Et pourtant, Michaël Boumendil ne démord pas, il fait appel. C’est là que le jugement du 15 juin dernier a finalement été rendu. Boumendil doit encore payer 10 000 balles de frais de justice engagés par Gilmour. Voici le verdict final : les magistrats ont souligné que David Gilmour est “autorisé à intégrer le sample, à le modifier et à l’exploiter "... On déconne pas avec les légendes, Michaël.