Découvrez J’arrose mes plaintes, le premier album mystique de Green Catani
Qu'auraient tenté de faire une Amy Winehouse ou une Astrud Gilberto si elles avaient laissé de côté leurs racines soul et bossa nova pour se diriger vers la musique alternative ? Est-ce que J’arrose mes plaintes, le premier album de Green Catani, musicienne brésilienne installée en France depuis maintenant 7 ans, ne serait pas une potentielle réponse à cette question ?
Originaire de Campinas au Brésil, Isabella Green Catani part à la découverte de la Nouvelle-Zélande avant de débarquer en France. Installée à Paris depuis maintenant 3 ans, Isabella chante et joue de la batterie avec des groupes psyche rock, mais pas que... C’est aujourd’hui qu’elle décide finalement de se livrer personnellement au monde avec son premier album J’arrose mes plaintes. Ce disque est constitué de morceaux intimes et intemporels, qui trainaient sur sa guitare et son clavier depuis un bon bout de temps maintenant.
Entre penchant psychédélique et planant, douceur mélodique et diversité linguistique, la musique de Green Catani mérite aujourd’hui son lot d’oreilles curieuses. Les morceaux qui peuplent l’album sont chantés en anglais, français et évidemment en portugais, sa langue natale qui émerveille le monde de la musique depuis des décennies.
Tous les instruments sont joués et enregistrés par Isabella et Côme Ranjard, qui a également arrangé et mixé le disque dans son home studio. Ah et non, les saxophones, petite touche cruciale à l’album, sont eux joués par le très prometteur Cyprien Vandenbussche, qui peaufine son jeu au conservatoire de jazz, à Paris.
J’arrose mes plaintes est un album particulier, hors du commun qui sort des sentiers battus. On entend souvent dire, “la musique d’avant, c’était mieux”. La différence aujourd’hui, c’est que la bonne musique reste souvent cachée, dissimulée entre 40 000 000 pages artistes sur Spotify, 20 000 articles qui se battent au sabre laser sur internet. Alors comment faire pour battre ces injustices, l’injustice de ces artistes qui méritent de prendre la lumière et qui restent pourtant dans l’ombre de superstars ultra médiatisées ? Si la réponse était connue, Vianney ne serait probablement plus un des seuls à remplir Bercy seulement muni d’une guitare.
Les morceaux de l’album s’enchainent parfaitement. Ils nous emmènent dans un voyage lointain qui nous fait visiter un pays dont les frontières viennent tout juste d’être tracées. Ce pays est mis en image sur la pochette du disque, conçue avec brio par Sonia Cabré. Vous savez, ce genre de cover qui dés le premier coup d’œil nous tente, comme une barquette de framboise, qui traine dans le frigo en rentrant à 5 h du mat un peu fatigué...
Isabella se livre en nous faisant vivre ses questionnements et remises en questions qui trainent dans sa tête comme de petits démons couronnés d’auréoles. Dans Frank & Stein, on peut l’entendre dire : “Quand je te dis / que je perds la notion / c’est parce que / je n’ai jamais trouvé / un sens / une raison / à toutes mes pensées / c’est comme si / j’étais loin / d’y arriver". Dans Just repeating, le dernier morceau du disque, elle dit : "I wonder if someone / already sang this melody / and if yes, I’m sorry / I have no creativity".
Vous l’aurez sans doute compris, grâce à son ingéniosité et sa créativité, J’arrose mes plaintes est un disque qui mérite d’etre écouté et partagé. Il a été fait avec amour, entre amoureux, entre copains. Il est désormais là pour l’éternité, déjà une belle récompense en le voyant de cette façon.