L’art de la pochette en déclin ?
Avec la venue du CD puis du streaming toute une discipline a failli disparaitre, celle des pochettes de disques. À l’origine elle n’était là que pour décorer, mais certains labels ont investi sur les visuels en engageant des artistes, pour le plus grand plaisir de l’auditeur.
La première maison de disque à véritablement adopter la pochette de disque comme un plus pour la vente, c’est Blue Note, mythique label de jazz. Les pochettes sont le plus souvent très simples avec les photos des artistes en noir et blanc et une typographie basique mais qui sort du lot, tellement à part qu’elles définiront les codes des prochaines décennies.
Dans les années 50, RCA engage un jeune artiste issu du monde de la pub qui n’est autre qu’Andy Warhol. Pour la maison de disque, Warhol va se mettre à dessiner, utiliser des techniques de peinture, la sérigraphie entre autres. La ligne va devenir très vite reconnaissable. Warhol connaît un succès pour ses pochettes à partir du Velvet Underground and Nico. La banane aux allusions phallique va plaire au public des 60’s, surtout qu’une rumeur court selon laquelle elle serait imprégnée de LSD, aujourd’hui, la moitié des pochettes ont été détruite par la salive.
Avec ça, la pochette d’album est lancée. Warhol lance le principe de la pochette interactive. Sur la pochette du Velvet, la banane se décolle. C’est de là que vient les pochettes interactives de Led Zeppelin, ou encore Sticky Fingers, qui fera la légende du groupe. On ne sait toujours pas à qui appartient cette braguette !
Des artistes essayent de rester beaucoup plus simple et au cours des années 60, les chanteurs décideront tout simplement de se faire photographier par les plus grands comme par exemple Patti Smith par son photographe et ancien compagnon Robert Mappleton. Ou encore Lou Reed et David Bowie par le photographe du Glam : Mick Rock.
Enfin, des disques sont restés dans la légende par leur pochette. On pense de manière immédiate à l’album des Beatles : Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, dont le visuel fut réalisée par un artiste Pop : Peter Blake et sa femme Jann Haworth. Cette pochette prend une autre dimension à mesure que l’on se rend compte que les personnes présentent font partie à la fois des influences des Beatles mais également de la culture du XXe siècle.
Aujourd’hui la pochette perd de son éclat. Le CD puis le streaming n’ont fait que réduire la taille des images et on ne peut plus autant apprécier une pochette que lorsque l’on avait celle-ci dans les mains. Les majors company ont donc jugé plus utile d’enlever une partie du budget dédié à la création de pochette. Mais avec l’engouement produit par le vinyle on ne peut qu’espérer revoir de belles images !