La sonate au clair de lune sous un nouveau jour, par Sofiane Pamart
Il y a quelques jours, le pianiste préféré des rappeurs français a sorti un nouveau single intitulé Moon, en référence à la célébrissime Sonate n°14 de Beethoven, plus connue sous le nom de Sonate au Clair de Lune.
Sofiane Pamart, on n’a plus vraiment besoin de le présenter. C’est pas compliqué, si dernièrement vous avez entendu un morceau de musique actuelle avec du piano, c’était sûrement lui. Bon, j’exagère un peu, mais il a quand même collaboré avec Scylla, Vald, Dinos, Laylow, et j’en passe. C’est le pianiste vers lequel tous les artistes (surtout de musique urbaine) se tournent à la moindre occasion.
Rien d’étonnant, cela dit, car quand ses doigts virevoltent sur les touches, la magie opère en un instant. C’était déjà le cas sur Pleine Lune, un album de rap sur piano en collaboration avec Scylla (qu’on vous recommande fichtrement), ça l’était encore plus sur Planet et Planet Gold (son premier album solo et sa réédition), et ça continue de l’être avec Moon.
Le début du morceau est une interprétation du célèbre thème de Beethoven. Toutefois, au bout d’une minute et des bricoles, le « vrai » Sofiane Pamart entre en scène. Le spectre de Beethov plane au-dessus du reste du morceau, en se mêlant à des sonorités tantôt orientales, tantôt contemporaines, remettant ponctuellement un doigt de pied dans le classique pour mieux replonger dans des sonorités modernes à grands coups d’envolées témoignant de la technique et de l’audace de l’artiste.
On est donc loin d’une interprétation de la Sonate n°14, on est même à peine sur une reprise (à vrai dire on parle de réécriture). C’est un hommage, une preuve qu’il est l’un des grands de notre époque en montrant son attachement et sa maîtrise des classiques, mais confirmant que son cœur reste dans l’époque moderne. Et surtout, c’est l’occasion de peindre avec lui l’insolence et la beauté de la relation entre l’ancien et le nouveau. Ouvrez vos esgourdes et laissez-vous porter.