À écouter : Chip-Chrome & The Mono-Tones, le nouvel album de The Neighbourhood
Pour inaugurer ce nouvel automne, le 25 septembre sortait le 4ᵉ album studio des Neighbourhood Chip-Chrome & The Mono-Tones, dans lequel y résident des compositions riches mêlant pop, indé et rock, des personnages sans visages et des vêtements moulants.
Le groupe use audacieusement d'un tout nouveau concept qui nous réconciliera, peut-être, avec la schizophrénie : Jesse Rutherford s'invente un personnage fictif au visage argenté « Chip-Chrome ». Quant à Zach Abels, Jeremy Freedman, Mikey Margott et Brandon Fried, ils deviennent des silhouettes noires -« les voix » dans la tête de Chip- dont la différenciation n'est possible que par leurs instruments. Ceci fait forcément écho aux multiples personnages de David Bowie et nous amène à nous demander si les artistes ne se ré-inventeraient pas en empruntant un chemin déjà familier.
Lost In Translation est sûrement le morceau qu'on vous recommande le plus. Il varie entre un univers rétro, proche des Rubbets ou des Beatles -très souligné dans le clip grâce au blooming par exemple- et des sonorités pop éloignées de ce qu'ils produisent habituellement. C'est sûrement le titre le plus intéressant dans son ensemble marquant l'album comme celui de la maturité.
Néanmoins, ne vous méprenez pas sur la marchandise ! Le groupe n'a pas tant changé qu'il n'en a l'air. Les titres Silver Lining et Cherry Flavoured en sont la preuve. Il y réside toujours l'empreinte musicale du quintuor : l'atmosphère angoissante produite par le mellotron alliée à un groove chaleureux et dansant indissociable aux guitaristes. Cependant, ici ils sont utilisés pour renforcer l'histoire de l’extraterrestre argenté. Enfin, le sujet sur-évoqué de l'amour n'a pas perdu sa place dans cet album, bien au contraire.
Même si on ne peut que louer cette nouvelle expérience, on sent qu'elle n'est pas totalement aboutie. Le personnage n'est pas encore assez exploité et les prestations cinématographiques semblent se détacher, parfois, de l'âme de la musique produite. On peut définir cet album comme la transition entre « l'ancien Neighbourhood » et le « nouveau » tout en attendant avec impatience la suite.
Malgré les regrets de certains fans pour « l'ancien », ce projet impose unanimement le respect : The Neighbourhood est un groupe qui ne cesse d'évoluer et de s'inscrire comme l'un des plus populaires de notre décennie. Plus encore, il met fin à l'époque des « The Neighbourhood c'est vraiment pour les adolescentes ! ». Pour écouter l'album, ça se passe ici.