Les Claypool : génie excentrique
Les Claypool est un bassiste moderne, un polymathe post-moderne, un virtuose du punk-rock - un maître de la basse qui défie les genres et qui est à l’aise aussi bien dans la fusion jazz que dans le heavy metal ou le rock progressif. Son groupe Primus a mélangé le funk, le métal et l'humour bizarre pour devenir un véritable phénomène. Il a été tête d'affiche de Lollapalooza, a enregistré la chanson thème de South Park et a fait fondre les cerveaux des téléspectateurs lors de ses multiples passages sur le petit écran. Retour sur la carrière d’un des bassistes les plus prolifiques de la musique moderne.
Les Claypool né en 1963 à Richmond en Californie et il grandi dans une famille modeste. C’est à l’âge de quatorze ans qu’il décide de se mettre à la basse, se jetant corps et âme dans l’apprentissage de l’instrument. Ces influences vont du rock avec John Paul Jones ou encore Roger Waters, au funk avec Larry Graham.
En 1986, après la mort du bassiste de Metallica Cliff Burton, Hammett – ami d’enfance de Claypool – l’encourage pour passer l’audition en tant que successeur de Burton. Claypool se rend à l’audition en short de plage, avec des chaussures de couleurs différentes et leur demande s’ils veulent jammer sur du Isley Brothers. Il se fera remercier, mais déjà les bases du personnage sont posées.
Au milieu des années 80, Claypool créé le groupe Primus. Peu de temps après la création du groupe Les remplace le guitariste et le batteur. Il est considéré comme le leader du groupe, ainsi que la force motrice derrière son mélange de funk avec d’autres genres. En raison de la forte influence funk dans le jeu de Claypool – il utilise d’ailleurs fréquemment la technique du slap-bass, propre au funk – Primus est souvent décrit comme du trash funk ou du funk métal.
De 1989 à 2000, Primus a été l’un des groupes les plus excentriques à obtenir autant de succès et à obtenir un temps d’antenne important, faisant même la tête d’affiche pour Lollapalooza en 1993, apparaissant à divers late show à la télé et apparaissant même à Woodstock en 1994.
Les Claypool continue sa carrière en enchaînant les projets et les featuring, jouant notamment sur un album de Tom Waits ou en enregistrant la chanson thème de South Park. Alors que le groupe devient de plus en plus connu, ils décident de faire une pause.
Primus revient en 2003 et reprend les tournées dès 2004. Ce n’est qu’en 2006 que Primus se fait connaître d’un plus large public avec leur premier album à vraiment connaitre le succès, They Can’t All Be Zingers. Le groupe enchaine les tournées et les albums puisque ce n’est pas moins de quatre albums qui sortent dans les années 2010. Le groupe aussi excentrique sur scène que dans la vie aura connu un succès énorme auprès d’un public averti, mais sans jamais vraiment connaitre une renommée mondiale. Après tout, ce n’est pas vraiment ce que cherche Les Claypool.
Mais le génie de Claypool ne s’arrête certainement pas là, et il serait d’ailleurs réducteur de s’arrêter à Primus. En plus de son groupe principal, Les créé beaucoup de projets. En plus de ses albums solos, il jouera dans Sausage qui est son deuxième groupe et qui se forme en 1988 et avec lequel il sortira un album. Il créera et jouera par la suite dans Holy Mackerel, Osterhead, The Frog Brigade, C2B3, Electric Apricot – qui est en réalité un faux groupe qu’il a monté pour faire son premier film -, The Fancy Band et enfin son dernier projet The Claypool Lennon Delirium, groupe qu’il forme avec Sean Lennon, le fils de John Lennon et Yoko Ono.
En plus de tous les projets studios, Les Claypool enchaine les performances live et ne s’arrête jamais. Un artiste complet, excentrique et surtout très technique qui lui vaut une grande renommée au sein de la communauté musicale. Exigeant et travailleur, il a atteint un niveau à la basse et dans l’écriture rarement atteint.
Tout au long de sa carrière, il a sorti pas moins de 34 albums studios avec ses différents groupes, et a aussi participé à une trentaine d’albums en tant que guest de qualité. Il est aujourd’hui le pont entre Jaco Pastorius ou encore Frank Zappa et le monde qui nous entoure.
« Prototype personnel de Dieu, mutant à l’énergie dense, jamais conçu pour la production en série. Il était le dernier d’une espère : trop bizarre pour vivre, mais trop rare pour mourir. »