Ces fans qui ont intégré leur groupe préféré
Chez Janis, on vous en a parlé : Le 1er avril sortait le dernier album des Red Hot Chili Peppers, dont on a pu écouter le premier single Black Summer. Cet album attendu est marqué par le énième retour de John Frusciante et ça, c’est une excellente nouvelle. Les vrais savent. On se réjouit à double titre : John est non seulement le génie de la bande (c’est à lui qu’on doit les clins d’œil plus ou moins appuyés à Hendrix), mais également le rescapé, même s’il est vrai que ses collègues n’ont pas non plus l’habitude d’enchaîner les tisanes et les nuits de 12 h… Son palmarès d’overdoses et d’accidents corporels divers est tel que son retour tient presque du miracle (note pour plus tard à destination de ceux qui envisagent de monter un groupe : on fait une réapparition d’autant plus impressionnante qu’on soigne sa sortie). John est donc de retour ! A cette occasion, j’ai relu son parcours et j’ai découvert qu’il avait appris à jouer les morceaux de Red Hot Chili Peppers, son groupe préféré, tout seul dans sa chambre, avant de les maîtriser. Tellement bien… qu’il a fini par intégrer le groupe.
On vous raconte : John Frusciante est issu d’une famille de musiciens : il commence la guitare à 10 ans et passe le plus clair de son temps à jouer et à écouter Jimi Hendrix, Jimmy Page, Frank Zappa ou encore Jeff Beck. Au début des années 80, il découvre les Red Hot Chili Peppers (Red Hot ou RHCP pour les intimes) et plus particulièrement leur guitariste Hillel Slovak pour qui il se prend de passion : A 15 ans, il va les voir en concert et se met à suivre leur parcours de près. Il s’entraîne à jouer leurs titres qu’il connaît par cœur.
En 1988, John a 18 ans, il rencontre Peligro, guitariste du groupe Dead Kennedys qui connaît bien Flea, le bassiste des Red Hot. Lorsqu’Hillel meurt d’une overdose et que Jack Irons, le batteur, fait une dépression et quitte le groupe, Flea et Kiedis sont sur le point de dissoudre le groupe mais, dans un sursaut de vie, ils décident d’organiser des auditions. Peligro est intégré, avec un autre guitariste qui ne fait pas long feu : il ne parvient pas à s’adapter au style des RHCP.
Flea repense alors à Frusciante, qu’ils auditionnent : Frusciante les convainc, il est pris et intègre, sans aucune expérience antérieure, le groupe de ses rêves : John est le nouveau guitariste des Red Hot Chili Peppers ! L’histoire raconte qu’il a tellement sauté dans sa chambre qu’il en a marqué les murs de traces de chaussures indélébiles. Il en dira plus tard “When I look back over the way I grew up – my whole progress as a listener as well as a player- it all led straight to being in this band”. Ironie du sort, quand Frusciante débarque, Peligro grâce à qui il a intégré le groupe est viré : il prend trop de drogues pour jouer correctement.
En attendant de découvrir que la célébrité n’est pas simple à gérer, Frusciante a dû savourer le passage de sa chambre à celui de la scène. Difficile de nier que son amour du groupe, son implication et son génie, influencé par Hendrix et Zappa, ont bénéficié aux Red Hot. Choquée par cette histoire qui, au fond de moi, venait d’allumer une petite diode d’espoir de jouer un jour Is This It aux côtés des Strokes, je poursuivais cette idée magique : Y en-a-t-il d’autres ? Qui sont ces fans qui ont eu la chance d’intégrer leur groupe préféré ? Janis a enquêté pour vous.
Freddie Mercury et Queen
Londres, 1968. Bryan May et Tim Staffel, qui cherchent à créer un nouveau groupe, recrutent un étudiant en dentaire, Roger Taylor, un de leur copain, Chris Smith et montent « Smile ». Parmi les copains de Staffel, traîne un musicien, Farrokh, dit « Freddie » Bulsara, qui au même moment, quitte Ibex (rebaptisé Wreckage) pour intégrer le quatuor Sour Milk Sea. Évoluant dans les mêmes sphères, les deux groupes se suivent : Freddie va aux concerts de Smile et les membres de Smile vont voir Freddie en concert.
Freddie, fan de la première heure, a tenté à plusieurs reprises d’intégrer Smile, sans succès. Il faut attendre que Tim Staffel se lasse et quitte le groupe pour qu’enfin, à deux doigts de tout arrêter, Roger et Bryan acceptent d’intégrer Freddie, en tant que chanteur. À peine arrivé, il achève de modifier son nom en Freddie Mercury et convainc les autres de renommer Smile : Queen est né.
La réalité est moins glam que la démonstration de chant de Freddie à la sortie d’un concert du groupe, telle que racontée par le film Bohemian Rhapsody, mais elle montre déjà clairement la détermination de Freddie Mercury.
OLi dE SaT et Indochine
Étudiant en arts graphiques, Olivier est aussi un grand fan de musique, notamment de Nine Inch Nails, mais aussi et surtout, d’Indochine. Entre deux dessins, dont certains clairement inspirés de ses idoles, il travaille des remix des titres qu’il aime.
En 1997, il envoie quelques-unes de ses illustrations à Nicola Sirkis, leader du groupe -par Minitel dit même la petite histoire-. Bingo ! Nicola, pas snob, lui répond : ça lui plaît. Après quelques échanges, l’alchimie prend et Nicola charge carrément Olivier de créer la pochette du single Satellite.
Leur collaboration fonctionne et Olivier ne s’arrête pas là : après avoir fait écouter quelques-uns des remixes qu’il faisait dans sa chambre, le groupe lui propose de les suivre en tournée : de chauffeur à chargé de prompteur, il prend une véritable place dans le groupe jusqu’à faire quelques arrangements, participer à la réalisation de l’album Paradize et enfin, à jouer avec le groupe sur scène.
Aujourd’hui, oLi dE SaT, qui tire son pseudo de l’histoire de son entrée dans le groupe « Olivier de Satellite », est crédité comme guitariste et claviériste du groupe. Belle évolution !