Queen : un début sous-estimé ?
Alors oui, la carrière de Queen est constituée de succès, de classiques, de chef-d'œuvres, et de pas mal d’autres choses tout aussi grandioses. Pourtant, au niveau des albums, certains arrivent plus vite en tête que d’autres : A Day At The Races, A Night At The Opera, The Works ou Jazz, par exemple. Loin de moi l’idée de vouloir critiquer ces petits bijoux, mais ils viennent tous du milieu de carrière du groupe, de leur grande époque. Et pourtant, avant cette période merveilleuse, le groupe faisait déjà des petites choses que nous qualifierons de sympathiques. Allez, c’est l’heure de faire un bref retour sur Queen, Queen 2, et Sheer Heart Attack.
Il était une fois, en Angleterre, au début des années 70, un petit groupe de rock qui cherchait à s’imposer. Après quelques galères, surtout dans la recherche d’un bassiste, galère encore commune de nos jours, Queen est formé, autour de quatre personnalités qui deviendront quatre monuments de la musique. Roger Taylor à la batterie, John Deacon à la basse, Brian May à la guitare, et Freddie Mercury au chant. Ça commence à faire une base sympathique pour faire de la musique quand même. Bref, le groupe est au complet et commence dès 1971 à composer leur premier album, très sobrement nommé Queen.
Cet album, qui sort en 1973, annonce déjà les spécificités de Queen : des inspirations très larges qui vont du hard rock jusqu’aux balades traditionnelles, parfois mélangées dans le même morceau, mais également un équilibre dans le groupe. Alors oui, Freddie Mercury deviendra la superstar du groupe, mais les autres membres du groupe auront une part tout aussi importante en interne. Par exemple, on a déjà vu certains titres avec May ou Taylor au chant, sur Modern Times Rock’n’roll dans l’album par exemple. Les compostions sont aussi réparties entre les membres, et ne sont pas réservées à un seul d’entre eux.
Revenons à l’album. Les critiques étaient plutôt cool à la sortie, mais le succès attendu n’était pas là. Keep Yourself Alive, le single de l’album, n’a pas super marché, même avec de bonnes performances au chant. Super marché, au chant. Supermarché, Auchan. Pardon. Pourtant, on retrouve des morceaux totalement incroyables dans cet opus, mention spéciale à Doing Alright, et à Liar.
Malgré l’échec relatif du premier album, le groupe persévère et sort en 1974 son nouvel album, intitulé Queen 2. Et là, c’est enfin ce qu’on attendait : un succès mondial. Spoiler, c’est pas vraiment ça. Comme pour le premier album, celui-ci est bien accueilli par la critique, mais les ventes ne décollent pas pour autant. Cette fois-ci, c’est Seven Seas of Rhye qui est choisi comme single, avec certes une plus grande popularité que le précédent, mais toujours moins que ce qu’on connaîtra par la suite. Pourtant, le groupe part faire sa première tournée dans ce pays pas si merveilleux que sont les États-Unis et leurs performances sur scène permettront au groupe d’acquérir un peu plus de reconnaissance qu’auparavant. Un peu plus rock que le premier, cet opus commence à ressembler vraiment à ce que Queen deviendra. Foncez écouter Father to Son au passage.
Bon, faisons un bref topo de la situation. On est en été 1974. Queen sort de deux albums reconnus par la critique, mais pas tellement pas le public. Pourtant, les choses vont changer beaucoup plus vite que prévu. Fin 74, le groupe sort son nouvel album : Sheer Heart Attack. Et là, succès. Disque d’or au Royaume-Uni, aux USA, et dans quelques autres pays européens. L’album est mis en avant par un single qui, contrairement aux deux autres, aura un succès mondial et deviendra un des morceaux classiques du groupe : Killer Queen. Cet album marque le début de Queen comme un groupe de hard rock, au sens de cette époque, alors qu’avant, le groupe était parfois considéré comme faisant du rock plus expérimental, plus progressif.
Cet opus marque clairement l’entrée de Queen dans la cour des grands. À la table des Led Zep’, Elton John, il y a maintenant ce petit groupe, qui n’est encore qu’à l’aube de sa carrière.
Bref, ces 3 albums font partie des moins connus. Pour autant, ils sont tout aussi bons que ceux qui suivront, dans un style qu’on connaît moins de la part du groupe. Que ce soit par curiosité, ou juste par envie de les redécouvrir, foncez les écouter, parce que même 50 ans après leur sortie, ils restent toujours aussi délicieux.