L’histoire derrière I Got A Woman de Ray Charles
La légende veut que Billy Joel ait déclaré que Ray Charles était plus important qu’Elvis. Frank Sinatra déclarait lui, que Ray Charles était le seul vrai génie du show business. Avec sa voix inébranlable et reconnaissable, ses mains capables de jouer le boogie-woogie sans cesse et un talent inné pour l’écriture des chansons, Ray Charles est sans aucun doute un trésor américain de la culture musicale.
L'un des tubes les plus célèbres de l'artiste est sans doute I Got a Woman, qu'il sort en 1954 en tant que single. La chanson figurera ensuite sur son disque éponyme de 1957, qui sera renommé plus tard Hallelujah I Love Her So. Mais si le morceau a été enregistré en 1954, Charles jouait déjà le morceau depuis plus d’un an dans les clubs de jazz.
C’est le 18 novembre 1954 que Charles enregistre le titre dans les studios d’Atlanta de la station de radio WGST de Georgia Tech. La chanson devient son premier succès, atteignant même la première place du classement R&B en janvier 1955. Enracinée dans les sons gospel, la chanson est imprégnée de ce que Ray Charles écoutait à l’époque.
C’est d’ailleurs la combinaison de sons d’église gospel avec des paroles ‘profanes’ qui rendent l’auteur compositeur célèbre. En construisant une musique R&B, soul sur l’air It Must Be Jesus du groupe The Southern Tones, Ray Charles créé un mouvement nouveau, jamais vu et trop en avance sur son temps.
Si l’église lui en veut, le public accueille la chanson avec beaucoup d’entrain. L’église à l’époque était encore très présente dans la vie des gens et beaucoup de pratiquants voyaient cette chanson comme trop profanatrice. Ray Charles raconte ici l’histoire d’une de ses amies qui le réconforte, l’aime, l’aide quand il en a besoin et seulement besoin. Une relation amoureuse/sexuelle quasiment à sens unique.
Une relation proche du sugar daddy dans laquelle il peut s’épanouir sans penser aux conséquences, lui racontant même ses autres histoires. Si aujourd’hui les paroles semblent sans conséquences (chacun fait bien ce qu’il veut avec sa vie) dans les années 50, c'était très mal vu. Une époque où il fallait attendre le mariage pour consumer.
Offensés mis de côté, la chanson est plutôt bien appréciée par des millions de personnes. Elle est entraînante, groovy, elle raconte une histoire et surtout elle libère l’esprit et démystifie la vie des artistes soul de l’époque où tout semblait propre et bien encadré. Et surtout quelle voix.
La chanson sera reprise par beaucoup d’artistes au fil du temps comme les Beatles, Elvis Presley, Stevie wonder, notre bon vieux Johnny Hallyday et même Johnny Cash et June Carter pour une version plus country, ou encore plus récemment John Mayer.