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Blondie : l'histoire d'un groupe intemporel

écrit par Laurine Guilbert le jeudi 9 décembre 2021

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Blondie : l'histoire d'un groupe intemporel


Aussi loin qu’elle se souvienne, Debbie Harry a toujours voulu faire carrière sur scène. Petite fille adoptée par un couple du New Jersey, elle quitte le nid familial avec un rêve : faire carrière à New York. Son modèle ? Marilyn Monroe, dont elle adoptera le blond platine. Cette même couleur qui donnera le nom au mythique groupe Blondie, qu’elle fondera avec son petit ami et guitariste Chris Stein.  


Blondie : l'histoire d'un groupe intemporel

Déjà enfant, Debbie Harry rêvait de scène et de succès. À la fin des années 60, elle part pour New York et enchaîne les petits boulots. Après quelque temps, elle intègre en tant que choriste un groupe de folk, The Wind in the Willows, qui se séparera après un seul enregistrement. Au début des années 70, elle rejoint le groupe féminin The Stilettos, et Chris Stein le rejoindra avec sa guitare. En 1974, le jeune couple décide de voler de ses propres ailes et forme un an plus tard, Blondie, avec Clem Burke, Jimmy Destri, Gary Valentine (puis Nigel Harrison) et Frank Infante, respectivement à la batterie, aux claviers, à la basse et à la guitare. Le groupe devient l’un des pionniers de la scène punk rock new yorkaise, monopolisant la scène du CBGB’s aux côtés des Ramones, ou encore de Television.  

Même si la musique du groupe est purement dans la veine de la new wave, elle se veut avant tout inspirée des groupes contemporains de l’époque, en passant des Stooges aux New York Dolls. 

Blondie : l'histoire d'un groupe intemporel

En 1976 paraît leur premier album, simplement Blondie, sur lequel figurent les très entraînants titres X Offender, Rip Her To Shreds, ou plus surprenant, une reprise des Shangri-Las, Out In The Streets. Cependant, leur premier succès international est le single In The Flesh, qui atteint la deuxième place des charts en Australie. Mais le single prévu à l’origine pour le passage télévisé était en réalité le titre X Offender. Aurait-il eu autant de succès ? Personne ne le saura jamais ! Une chose est sûre, la bande de Debbie Harry est sur la bonne voie pour le succès. 

1978 est une année chargée pour le groupe. Deux albums sortent sous le label Chrysalis, d’abord Plastic Letters en février, puis le fameux Parallel Lines en septembre. Sur le premier figurent des morceaux comme le très punk Detroit 442, ou l’innocent (I’m Always Touched By Your) Presence, Dear. Mais cette fois-ci, le plus gros succès de l’album est une reprise du single Denise de Randy and the Rainbows, Blondie masculinisant le nom pour l’occasion. On peut également trouver sur cet album une première version de ce que deviendra l’énorme tube Heart Of Glass, enregistrée en 1975, sous le nom de Once I Had A Love (AKA The  Disco Song)

Mais la consécration se confirme quand le groupe engage le producteur Mike Chapman, qui remanie le Heart Of Glass des débuts du groupe, en un morceau purement new wave, accélérant le tempo et posant les bases de la composition sur une boîte à rythmes, créant ainsi le tube planétaire que nous connaissons tous aujourd’hui. Il sera le plus gros succès de Parallel Lines, album mythique vendu à 20 millions de copies dans le monde entier. On retrouve même Robert Fripp, guitariste et fondateur de King Crimson, sur Fade Away And Radiate. Autre gros succès de l’album, le sulfureux One Way Or Another, très présent au grand comme au petit écran, et même repris par les One Direction (qui comptabilisent plus de streams que l’original…). 

Mention spéciale au titre Sunday Girl, qui a eu le droit à une version entièrement en français, sur la face B de son 45 tours.  

Le succès du groupe est indéniable et les dates de concert s’enchaînent. Si bien qu’en 1979, paraît Eat To The Beat, un album mêlant à la fois calme et énergie, passant d’un morceau comme Shayla au très connu Atomic. À noter également, le jeu incroyable de batterie de Clem Burke, très énergique et technique, sur une musique qui s’éloigne un peu de leurs racines punk, notamment sur Dreaming ou le moins connu Union City Blue.  

En 1980, le groupe frappe un grand coup. Le mémorable Call Me sort en avril, composé par Deborah Harry et Giorgio Moroder, pour le film American Gigolo. Puis, en novembre, la bande prend un tournant avec leur 5e album studio, Autoamerican. Toujours fidèles à eux même et aux standards de l’époque, le premier single issu de cet album n’est autre qu’une reprise de The Tide Is High, des Paragons. Mais le second, Rapture, témoigne d’une évolution stylistique notable. Entre riffs funk, cuivres omniprésents et un rap de Debbie, nous avons ici un véritable tube, en avance sur son temps. Il sera le premier titre contenant du rap à se hisser en tête des charts américains.  

Le reste de l’album nous propose un contenu plutôt varié, passant d’une reprise d’un standard de jazz, Follow Me (chanté précédemment par Frank Sinatra), au plus entraînant Live It Up

Cependant, des tensions se font ressentir au sein du groupe, les tabloïds se focalisant essentiellement sur Debbie, et non sur l’ensemble du groupe. Comme ils l’avaient déjà tous revendiqué auparavant (et même floqué sur des t-shirts), « Blondie is a group », mais les journalistes n’en tiendront pas compte. Durant un petit break, la célèbre blonde sort son premier projet solo, KooKoo, mais le groupe se retrouve sur un dernier album, The Hunter, qui paraît en 1982. Le succès commercial n’est clairement pas au rendez-vous, et avec le temps, le groupe a cumulé des dettes colossales. Debbie et Chris se voient obligés de vendre leur domicile new-yorkais.  

De plus, ce dernier apprend qu’il est atteint du pemphigus, une maladie pouvant lui coûter la vie. Enfin, le manager financier du groupe disparaît des radars, menant à la séparation du groupe.  

La frontwoman poursuivra sa carrière solo accompagnée de Chris Stein après sa guérison, tandis que les autres membres s’attellent à d’autres occupations musicales.

Mais en 1997, après de multiples péripéties, Blondie est reformé. Cependant, les seuls membres originaux étant Debbie, Chris, Clem Burke et Jimmy Destri. Maria, sur No Exit (1999) est le fruit du succès de cette réunification. On y entend une voix plus mature, mais qui envoie toujours autant de puissance. Depuis, les albums et les lives s’enchaînent, avec The Curse of Blondie (2003), dernier album pour le claviériste qui prendra sa retraite, Panic of Girls (2011), ainsi que le double album célébrant les 40 ans du groupe, Blondie 4(0) Ever, avec des titres inédits comme A Rose By Any Name (en duo avec Beth Ditto, la puissante voix du groupe Gossip), ainsi que des réenregistrements des plus  grands succès du groupe.  

Dernier album en date, Pollinator (2014), dans lequel on peut entendre Joan Jett sur Doom Or Destiny, seule collaboration connue du grand public, d’une amitié existant depuis les seventies.  

Aujourd’hui le groupe travaille sur son prochain album, et se prépare à partir en tournée au Royaume-Uni pour le printemps 2022, pour le plus grand plaisir des fans…

Blondie : l'histoire d'un groupe intemporel

Blondie : l'histoire d'un groupe intemporel

Laurine Guilbert
écrit le jeudi 9 décembre 2021 par

Laurine Guilbert

Rédactrice pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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mis à jour le vendredi 17 décembre 2021

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