Mort de Paul McCartney : l’histoire derrière la légende…
C’est l’une des théories du complot les plus connues du monde du rock : Paul McCartney serait bel et bien mort depuis plus de 50 ans ! D’après la rumeur, Sir Paul McCartney (« Macca » pour les intimes) nous aurait quittés en 1966 des suites d’un accident. Certains vont passer de longues heures à scruter les indices dispersés sur les pochettes d’albums ou dans les paroles de chansons, annonçant la funeste nouvelle, tandis que d’autres réfutent cette idée en criant au complot. Faut-il donc faire le deuil du bassiste du célèbre quatuor de Liverpool, ou au contraire, considérer qu’il s’agit de la première « fake news » du rock, bien avant que ce terme ne soit popularisé ? Le point sur cette histoire « Rock-ambolesque » …
I : 1966, année fatidique….
Le bruit est donc apparu en 1969, trois années après le supposé accident. Tout est parti visiblement d’un disc-jockey américain : Russ Gibb (décédé en 2019). Ce serait en effet lors d’une journée de 1966 que notre malheureux Paul aurait trouvé la mort au volant de sa voiture (une Aston Martin DB5), heurtant violemment un poteau. Les autres membres furent alors inquiets des répercussions suite à cette tragédie : les Beatles étaient au sommet de leur gloire à cette époque ! En accord avec leur manager Brian Epstein, ils eurent pour idée de remplacer leur comparse par un parfait sosie en tous points ressemblant à l’original : Billy Shears.
Dès lors, celui qui aujourd’hui encore continue de remplir les salles de concert ne serait donc qu’un sosie de remplacement ?
Mais l’histoire ne s’arrête évidemment pas là… À la suite de ces évènements, John Lennon, George Harrison et Ringo Starr se seraient alors mis en tête de dissimuler des indices au sein de leurs futures œuvres… Reste alors aux Sherlock Holmes en herbe à enfiler leur pardessus et à sortir leur loupe de détective afin de mener l’enquête !
2- Les « preuves »
Au fur et à mesure des sorties de leurs albums, de plus en plus d’enquêteurs et spécialistes de tout poil y trouvent la preuve irréfutable de la mort de McCartney. Lesdits indices furent donc cachés tout d’abord dans les photos d’albums : la rumeur lancée par Gibb cité plus haut puise ses origines à la sortie de l’album Abbey Road, certainement le plus connu des Beatles (on ne compte plus le nombre de fans essayant d’imiter la fameuse photo sur le passage piéton de la Route de l’Abbaye !).
Certains « messages » visibles sur la pochette viennent donc alimenter la rumeur de la mort de McCartney : le quatuor traverserait le passage piéton selon un ordre précis.
John ouvre le cortège, tout de blanc vêtu à la manière d’un curé officiant lors d’un enterrement, suivi par Ringo. Ce dernier est quant à lui vêtu de noir, couleur du deuil par excellence en Occident. Derrière lui, Paul, le seul des quatre à marcher pieds nus (et donc supposément le défunt). George ferme la marche et par déduction joue le rôle du fossoyeur habillé entièrement en jean. Sur la droite, le van noir représente aisément le corbillard. Enfin sur la gauche, la plaque d’immatriculation de la coccinelle blanche : celle-ci comprend la suite de lettres et chiffres LMW 28 IF. Il faudrait donc y voir le message « Living McCartney Would be 28 if… », ce que l’on traduit par « McCartney vivant aurait eu 28 ans, si… ». À cette époque, « Macca » était âgé de 27 ans. Preuve irréfutable pour les uns, un peu tiré par les cheveux pour d’autres… Coïncidence ou message ?
Un autre exemple connu, la pochette de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band sorti en 1967.
Parmi les éléments présents sur cette pochette, le plus révélateur pour les défenseurs de la légende serait la disposition des fleurs jaunes en bas à droite : celle-ci représenterait une basse de gaucher (McCartney étant lui-même gaucher). Ajoutez à cela la terre qui semble avoir été fraîchement retournée, et la scène représenterait donc des funérailles, celles de Paul. À noter la présence des « Fab fours » habillés en noir à gauche, plus jeunes, comme étants venus dire un dernier au revoir.
Au-delà des photos explicites, viennent s’ajouter d’autres coïncidences surprenantes : des messages cachés seraient présents dans certaines compositions du groupe. Prenez la chanson Revolution 9 et écoutez-la à l’envers : vous obtenez un son ayant un rendu particulièrement inquiétant (écoutez-le seul(e) dans le noir et au beau milieu de la nuit, vous comprendrez…), et l’on peut y entendre en boucle « Turn me on, dead man ». Littéralement « Allume-moi, homme mort ». Je vous laisse deviner à qui cette phrase fait allusion…
Autre exemple avec la chanson Strawberry Fields Forever où l’on peut entendre « I burried Paul » à la fin de l’enregistrement, littéralement « J’ai enterré Paul » ! Lennon prétendra ensuite avoir voulu murmurer « Cranberry sauce », ce qui n’a pas réussi à convaincre les fervents défenseurs de la théorie.
3- McCartney : Dead or Alive ?
Malgré ses 50 ans passés, la légende semble avoir la peau dure ! Mais le plus intéressant dans cette histoire est la manière dont le principal concerné accueille la nouvelle de sa propre mort. En 1993 sort son album Paul is Live, pastiche de l’album Abbey Road. Pour la pochette dudit album, l’artiste pose sur le célèbre passage piéton en compagnie de son chien et l’on voit également la coccinelle blanche originelle avec ce coup-ci la mention « 51 IS » sur la plaque d’immatriculation. Paul avait 51 ans à la sortie de cet album.
Et lorsque nous lui parlons de cette histoire, voici sa réponse : « Je suis vivant, bien portant et indifférent aux rumeurs sur ma mort. Mais si j’étais mort, je serais le dernier au courant ! ».
Le flegme britannique dans toute sa splendeur, well done Sir !