Comment l'héroïne a failli détruire les Strokes
Les Strokes sont incontestablement un des groupes les plus célèbres des 2 dernières décennies. Les Américains n'étaient cependant pas à l'abri de la présence de drogue, phénomène qui hante le monde du rock depuis toujours. Le trio sexe, drogue et rock and roll fait partie de l'histoire de ce genre musical depuis bon nombre d’années maintenant. Et finalement, ce trio nous a offert et continue de nous offrir bon nombre d’anecdotes croustillantes quant aux excès de ce style de vie dangereux. On le sait, la drogue peut s’avérer être un véritable cauchemar chez les artistes en pleine explosion. Un cauchemar qui peut entraîner ces artistes dans une spirale infernale, pouvant mettre fin à leur carrière, ou pire, à leur vie. Un grand nombre des groupes de rock les plus célèbres de l'histoire ont vu certains de leurs membres, voire tous, lutter contre la toxicomanie. Les Strokes n'ont pas fait exception à cette règle, ce qui a failli les déchirer.
On est au début des années 2000. Bien que Julian Casablancas, Nick Valensi, Albert Hammond Jr, Nikolai Fraiture et Fabrizio Moretti aient formé le groupe en 1998, les Strokes vont atteindre leur apogée en 2001 avec la sortie de l'album Is This It. Ce disque a été largement acclamé par la critique et les fans. Malheureusement, alors qu'ils accèdent à la célébrité, une ombre est projetée sur eux presque au même moment : la forte consommation de drogues de leur guitariste Albert Hammond Jr. Dans le livre de Lizzy Goodman, Meet Me in the Bathroom : Rebirth and Rock and Roll in New York City, 2001-2011, le groupe révèle comment leur projet musical a failli être ruiné quand Albert a commencé à prendre de l'héroïne. Selon ses compagnons de groupe et Hammond lui-même, le musicien Ryan Adams était derrière cette addiction.
"Ryan venait toujours me réveiller à deux heures du matin pour prendre de la drogue, alors j'en prenais et m'engourdissais en quelque sorte. Je savais que j'allais me droguer dès mon plus jeune âge. Je voulais prendre de l'héroïne depuis l'âge de 14 ans”. Voilà une phrase prononcée par Hammond qui en dit long sur le problème.
Selon la version du groupe, c'est Ryan Adams qui a initié Albert à la drogue, qu'ils consommaient dès qu'ils étaient ensemble. Le reste du groupe, et en particulier Julian Casablanca cherchait absolument à contrer ce fléau. Hammond se souvient que ses bandmates étaient si vénères, qu'un jour, Julian Casablanca a menacé de frapper Ryan Adams s'ils traînaient à nouveau ensemble, pour l'empêcher de consommer de l'héro.
Le chanteur des Strokes a déclaré qu'il pensait que prendre de l'héroïne était juste "dépasser les limites" parce que "cela peut emporter l'âme d'une personne". Et apparemment, Julian Casablancas avait raison. Dans les années qui ont suivi, Hammond a commencé à prendre d'autres opiacés que l'héroïne. Il était tellement dépendant qu'il a commencé à détourner son attention de sa carrière musicale vers la drogue. En 2009, il touche le fond. Les membres des Strokes et sa mère organisent alors une intervention (un peu comme dans How I Met Your Mother pour ceux qui ont la ref) pour le convaincre d'aller en cure de désintoxication.
Heureusement, le groupe a survécu à cette crise. Aujourd'hui, Albert Hammond est clean. Ryan Adams, de son côté, nie toutes les accusations selon lesquelles ce serait lui qui aurait initié Hammond à la drogue. Il affirme qu'il n'était que l'ami d'Albert et qu'ils ne faisaient que fumer des clopes, boire et écrire de la musique. Il dit aussi qu'il était celui qui soutenait Albert et écoutait toujours ses chansons quand personne d'autre ne le faisait. En gros, il dit avoir été transformé en bouc émissaire pour la dépendance de son ancien ami. En 2017, au moment de cette polémique, Ryan Adams s'est même amusé à balancer de grosses punchlines sur Twitter après avoir vu comment, dans le livre de Goodman, le groupe le présente comme la "mauvaise influence" dans la vie d'Hammond.
Alors oui, il existe différentes versions de l'histoire, ce qui rend difficile de déterminer quelle est la vérité, ou si chacune d'entre elles est un morceau de la même histoire. Mais quelle que soit la version, on peut tous convenir que la présence de drogues a failli détruire non seulement la carrière d'un groupe aussi important que The Strokes, mais aussi la vie de son guitariste ...