Le destin tragique de Marc Bolan
En 1947, jour pour jour, naissait une légende, une rock star que seule la petite île britannique peut nous fournir, Marc Bolan. Le talent et le charisme, tout était réuni en une seule personne pour lui permettre d’atteindre le sommet. Mais comme souvent dans le rock’n’roll, les plus beaux destins se terminent en pleurs. Retour sur l’histoire tragique d’une légende partie trop tôt.
Marc Bolan, né Marc Feld à Stoke Newington à Londres, a toujours su qu’il allait devenir une rock star, même lorsqu’il était enfant. Il était fasciné par les premières idoles du rock’n’roll comme Eddie Cochran, Little Richard et Elvis le King. Il déclarait alors au début des années 70 : "J’ai toujours su que j’étais différent – dès le début, dès ma naissance. Quand j’étais plus jeune, je pensais certainement que j’étais une sorte d’être supérieur". L’attitude était déjà là en tout cas, le talent pas très loin.
Plus tard, comme Bowie – qui allait devenir son ami-, il est devenu un maître de la réinvention. Il a d'abord été un fervent défenseur du mod, puis un auteur-compositeur-interprète hippie, avant de s'épanouir pleinement en tant que superstar du glam rock. Mais nous découvrons ici que le désir de Marc de s'inventer des personnages a commencé bien plus tôt - lorsqu'il était enfant. Son frère Harry racontait : "Si Marc savait qu'il allait avoir des ennuis, si quelqu'un s'en prenait à lui, il prenait un personnage plus fort que celui qui s'en prenait à lui. Le personnage qu'il utilisait pour ça, c'était souvent Mighty Joe Young. Il traitait la vie dans son propre esprit".
Bolan a commencé sa carrière dans le rock’n’roll en 1966 en tant que membre de John's Children, un groupe qui a eu deux petits succès britanniques. En 1968, il forme Tyrannosaurus Rex, un duo acoustique où il joue de la guitare et Steve Took aux percussions. En 1970, Micky Finn remplace Took, le groupe raccourcit son nom en T. Rex et commence à s'orienter vers un son plus hard-rock. Plus tard en 1970, Ride a White Swan atteint la deuxième place du hit-parade britannique, et Bolan devient une superstar du jour au lendemain.
Bien que T. Rex ait produit onze singles britanniques classés dans le Top Ten et suscité une hystérie des fans rappelant l'époque des Beatles, le groupe n'a jamais atteint la même popularité aux États-Unis. Un seul single, Bang a Gong (Get It On) sortie en 1971, a été un succès américain.
Mais après le succès vient la débâcle, et Marc fait souvent la une des tabloïds pour ses déboires liées à la drogue et à l’alcool. Même si sa côte de popularité en prend un coup, sa mort aussi inattendue que glaçante créée un émoi immense au sein de la population britannique.
Une mort inattendue, mais pas pour tout le monde. En effet, Marc Bolan fait partie de ces artistes qui sentait sa mort venir et l’avait prédit (retrouvez d’ailleurs un article super consacré à ces huit artistes qui avaient prédit leur mort, juste ici).
Marc craignait une mort prématurée - c'est pourquoi il n'a jamais appris à conduire - et il croyait aussi qu'il mourrait jeune, répétant sans cesse à ses amis qu’il n’attendrait jamais les 30 ans. Il a malheureusement tapé juste puisqu’il décède à l’âge trop jeune de 29 ans.
Comme si cela n'était pas assez effrayant, James Dean était un héros pour Marc. Un de ses amis de l’époque, Simon Napier-Bell lui avait alors dit : "Fais attention à ne pas avoir James Dean comme héros, parce que tu pourrais finir par mourir dans une Porsche". Ce à quoi il avait alors rétorqué : "Oh, je suis tout petit, (il mesurait à peine 1m65) j'aimerais mourir dans une Mini". C'est dans une Mini qu'il meurt, en cette tragique nuit de septembre 1977, alors qu’il rentre d’une soirée à Mayfair.
L’endroit de sa mort est aujourd’hui devenu un passage obligé pour tous les amoureux du rock, qui souhaite se recueillir à l’endroit où Marc a expiré son dernier souffle, refermant la courte parenthèse sur une carrière glam et sans aucun doute excitante.