Culte

Quand Muse s'inspire de la musique classique 

écrit par Laurine Guilbert le vendredi 1 octobre 2021

Janis > Culte > Quand Muse s'inspire de la musique classique  >

Quand Muse s'inspire de la musique classique 

L'influence de la musique classique dans l'univers du rock n'est pas une révolution, des groupes comme Pink Floyd ou encore King Crimson le faisait déjà dans les années 70 avec l'arrivée du rock progressif. Même si ce courant ne s'est jamais complètement éteint, des groupes comme Radiohead ou Muse avec leur rock parfois expérimental arrivent à remettre le prog au goût du jour. Matthew Bellamy, leader du groupe alternatif britannique Muse possède un don indéniable pour la composition, et ce, dès son plus jeune âge.

Quand Muse s'inspire de la musique classique 
 

Le groupe

Matthew Bellamy, Dominic Howard, et Christopher Wolstenholme se rencontrent tous les trois au collège. Quelques années plus tard, en 1992, ils formeront le groupe que deviendra Muse. Dom Howard et Chris Wolstenholme sont tous les deux batteurs. Ce dernier décide d'apprendre la basse, et Matt Bellamy assurera la guitare, le piano, ainsi que la voix, si particulière et rappelant parfois celle de Thom Yorke de Radiohead.

Matt prend des cours de piano depuis l'âge de 5 ans et possède une oreille aguerrie ainsi qu'une culture musicale très variée, mais aussi très classique. Même s'il ne se passionne véritablement pour la musique qu'à son adolescence, les connaissances et l'expérience acquises au cours de toutes ces années sont ancrées en lui.

Quand Muse s'inspire de la musique classique 

 

Space dementia

L'un des premiers morceaux où l'on peut ressentir cette influence du classique sur sa musique est probablement Space Dementia, sur le deuxième album du groupe, Origin of Symmetry (2001). On ne peut pas nier que les épiques arpèges au piano sont tout droit tirés d'un cerveau ayant été élevé au Rachmaninov. Et pour cause, il reprend note pour note une phrase du Piano Concerto No.2 du compositeur russe, dans le refrain de ce morceau aux allures prog et space rock.


Butterflies and Hurricanes 

À la sortie de leur troisième album, Absolution (2003), Muse frappe un grand coup. Entre riffs de guitare et de basse mémorables, et morceaux pianistiques d'une grande maturité, ils arrivent à se hisser en tête des charts au Royaume-Uni et en France. Si l'on devait retenir une pièce marquante, ce serait sans doute Butterflies and Hurricanes. Avec ses cordes omniprésentes, portant l'atmosphère du morceau, ainsi que le son purement rock du groupe, le tout mixé avec une interlude pianistique (digne là encore de Rachmaninov), Bellamy nous fait la démonstration de tout son talent.


The Resistance 

À l'aube d'une nouvelle décennie, les Britanniques sortent The Resistance (2009), avec des titres et des textes très orientés vers le futur. Mais l'influence du passé est toujours présente. Si dans United States of Eurasia (+Collateral Damage) on nous décrit un futur dystopique plongé dans la guerre, Matt s'offre tout de même un duo dans le passé avec Chopin lorsqu'il conclut le morceau avec une interprétation de sa célèbre Nocturne Op.9 No.2.

Mais LA pièce la plus impressionnante de cet album est sans contestation la grandiose Exogenesis Symphony. Composée de 3 parties (équivalent à environ 13 minutes de chef-d’œuvre musical), cette pièce entre space rock et musique romantique nous emmène dans un univers unique, sur le plan musical et émotionnel. Après quatre ans de composition acharnée, Matt Bellamy nous conte une histoire à faire froid dans le dos. L'humanité tente de fuir la Terre en train de se consumer. Son seul espoir : se réfugier sur une autre planète, que les astronautes sont chargés de trouver. Musicalement, la symphonie s'inspire des plus grands de l'époque romantique : Chopin et Rachmaninov, mais également de musique plus contemporaine comme celle de Pink Floyd. Les jeux de nuances, la couleur si particulière des cordes et du piano ainsi que la voix de fausset haut perchée du leader donnent à cette pièce tout pour être une masterpiece, cependant peu mainstream, souvent sous-cotée voire inconnue du grand public (qui retient majoritairement Uprising sur cet album).

Chez Muse les références et influences de la musique classique sont nombreuses, on pourrait encore citer des morceaux comme Ruled by Secrecy (Absolution, 2003), Prelude (The 2nd Law, 2012), et même de la musique religieuse avec l’a cappella Drones (Drones, 2015) qui reprend la ligne mélodique de Sanctus et Benedictus de Giovanni Pierluigi da Palestrina. Même si le dernier album du groupe en date, Simulation Theory (2018), s'inspire majoritairement des sonorités des années 80, certains morceaux nous rappellent plus ou moins au classique comme Algorithm. Nous pouvons donc faire confiance à la bande pour continuer de nous concocter des pépites rappelant la musique du passé, tout en en faisant une musique du présent, voire du futur !

Laurine Guilbert
écrit le vendredi 1 octobre 2021 par

Laurine Guilbert

Rédactrice pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

Voir d'autres articles

mis à jour le vendredi 22 octobre 2021

Encore curieux ?