The Piper at the Gates of Dawn: la naissance psyché de Pink Floyd
Avis aux Pink-Floydien, Pink-Floydienne et autres amateurs de musique. Si l’intérêt se porte vers The Piper at the gates of dawn, il n’en est pas des moindres, puisqu’il incarne les débuts de la fameuse mouvance psyché. Découverte ou redécouverte donc avec les bases du mythe Pink-Floyd.
Enregistré et sorti en 1967, l’album marque l’arrivée du Floyd, à l’époque mené par Syd Barrett. Guitariste et poète dans l’âme, Syd s’adonne aux plaisirs de la découverte de drogue psychédélique, influences majeures dans l’écriture et la composition de l’album. Les Floyd tournent déjà sur scène depuis un petit moment et décide de se rendre en studio pour enregistrer leur premier album.
Ils se tournent donc vers les studios d’Abbey Road, à l’époque studio chérie des Beatles qui enregistrent au même moment le Sgt. Pepper Lonely Heart's Club Band. Les Floyd et Barrett en particulier, sont très influencé par les Beatles (comme tout jeune en 1967 d’ailleurs). La proximité du groupe avec les Beatles se fait sentir et ce n’est pas dû au hasard. Les deux groupes enregistrent en 67, leurs albums dans des studios conjoint, à savoir le studio deux et le studio trois. Les Floyds ont donc eu la chance de voir George Harrison expérimenter instruments, peignes, soies et autres objets afin de créer le son de Lovely Rita. On comprend mieux pourquoi les musiciens s’amusent avec des bruitages et des sons très lourds comme sur Take Up The Stethoscope And Walk.
Si les deux groupes arpentent la même vague, ils sont tout de même différents. Barrett exploite sa fascination pour le blues et le rock des Kinks en faisant sonner les guitares de manière lourde et explosive, ce qui correspond totalement à l’explosion de couleur de l’époque. Ces deux inspirations musicales se mêlent aux influences littéraires de Barrett, à savoir Beaudelaire, Rimbaud et bien sûr Lewis Carroll. Un véritable voyage à travers l’enfance, le titre de l’album évoquant le livre que tous les petits écoliers anglais avaient sur leur pupitre. Véritable Peter-Pan psychédélique, Barrett entame un voyage surréel à travers son enfance et son imagination. Mais pas seulement, les nombreuses évocations de l’espace et de l’exploration spatiale sont prémonitoires d’une mouvance naissante et d’une fascination de l’homme pour l’au-delà. Mais le meilleur moyen en 1967, d’aller découvrir les étoiles, se résume en trois lettres, je vous laisse les deviner.
L’abus de voyage pour Syd va le plonger dans un gouffre. Sa forte consommation de LSD l’empêchera alors de se produire sur scène, le laissant littéralement scotché au plafond durant les représentations des Floyd. Il faudra donc le remplacer au pied levé par un autre guitariste et ami de Syd, un dénommé David Gilmour, alors inconnu de la scène rock et psyché.
Syd, évincé de Pink Floyd partira dans une carrière solo et il ne sortira par la suite que deux albums : The Madcap Laughs et Barrett, deux chefs-d’œuvre à découvrir chez votre disquaire. Pour ce qui est de la suite de Syd Barrett, je laisse la personne qui l’a le mieux connu à la fin de sa carrière en parler : Mick Rock. Photographe iconique du rock et du glam, Mick est à l’origine de nombreuses pochettes notamment celle de Syd et autres David Bowie, Lou Reed et Iggy Pop, un documentaire intitulé Shot The Psycho-Spiritual Mantra of Rock évoque sa rencontre et la fin de carrière de Barrett.