Ode à Juan Wauters, el hombre de Montevideo
Juan Wauters est un de ces mecs qui fait généralement l’unanimité. Le personnage est attachant, sa musique l'est encore plus. Désormais bien ancré dans le cercle indépendant, le Jonathan Richman version latino avance à toute allure. Son deuxième album Who Me ? fête aujourd'hui ses 6 ans, une bonne raison de parler du bonhomme !
Au-delà de célébrer l’acclamé Who Me ?, il s’agit aussi ici d’un éloge à Juan Wauters, un des artistes les plus authentiques à suivre aujourd’hui. C’est en 2002 qu’il quitte sa terre d’origine uruguayenne pour débarquer à New York. Une fois arrivé sur la terre nord américaine, Juan Wauters monte le groupe de rock indé The Beets aux sonorités toutes droites sorties de tapes retrouvés dans un vieux grenier. Juan Wauters se lance dans les choses sérieuses (sa carrière solo) en 2014. Signé chez Captured Tracks, dont l’attention est majoritairement monopolisé par Mac DeMarco, il sort son premier album N.A.P . North American Poetry, les prémices de son successeur.
Un an plus tard, Juanito sort l’acclamé Who Me ?. La pochette de l’album en dit long sur le personnage. Il se met en scène sur le capot d’une voiture devant un New York sans âge. Il était d’ailleurs emmerdé de devoir stopper la circulation pour prendre le cliché. Juan Wauters n’est pas du genre à vouloir prendre toute la place.
C’est avec cet album, plus mélodique et abouti que le premier, qu’il réussit à attirer l’attention du monde. Et en même temps, comment ne pas succomber ? Aux premières notes du disque, l’évidence est là. Juan Wauters dégage une simplicité déconcertante tout le long de l’album. Ce n’est pas par manque de technique, mais plutôt d’une position bien particulière par rapport à la musique. Les 13 morceaux (dont absolument aucun n’est à jeter) sont chantés en espagnol et en anglais. Ils ne vont jamais au-delà des 3 min, tous joués en presque autant d’accords.
L'honnêteté et l'introspection de tous ces morceaux cachent à chaque fois des mélodies très riches et rebondissantes. Rien n’est plat. Les rêveries pop-lofi de Juan Wauters donnent une piste sur comment écrire des chansons, malheureusement difficilement atteignable. C’est à la fois ce qui le rend unique, ses facilités cachent un talent hors du commun. Au-delà des mélodies, ce sont aussi les textes profonds, facilement compréhensibles, qui attirent l’attention, même pour quelqu’un dont l’anglais n’est pas le point fort. Dans Misbehave, Juan Wauters se demande : "Lately I've been thinking about what's right or wrong / I've been thinking about what it is to behave / and why do I choose wrong."
Il détient aussi le talent (tout à fait admirable) de jouer de la guitare sur un vélo sans les mains. La preuve en image ou il déambule à Flushing Meadows, site où a lieu l'US Open de tennis.
Pour la promo de l’album en 2015, Juan Wauters est évidemment passé par la case blogothèque “A take away show”. Accompagné de son pote Tall Juan, c’est devant l’arc de triomphe que Juan Wauters joue quelques-uns de ses morceaux. On ne peut qu’avoir de l’affection pour cet homme qui avant de débuter dit : “I’d like to dedicate this song to the people of France, who have been really nice to us while we’ve been here. And to all the people in the world who are fighting for the freedom”
Il y a plus d'un an maintenant, Juan Wauters nous avait gâté avec la sortie deux nouveaux albums. La onda de Juan Pablo signait un retour aux sources du chanteur. Pour ce disque, Juan Wauters a sillonné toute l'Amérique du Sud et enregistré chaque morceau avec des musiciens locaux. Seulement quelques mois plus tard, en juin 2019, il annonçait la sortie d’Introducing Juan Pablo, écrit à la même époque que Who Me ? avec toujours cette recette qui fait de lui l’un des plus grands de la sphère indépendante actuelle.
Guess What, il y a un peu plus d'une semaine, Juan Wauters révélait au monde Real Life Situations, son 5ᵉ album bourré de collab', dont Real, accompagné de son pote Mac DeMarco...