13 avril 1973, sortie de deux albums essentiels : Aladdin Sane de David Bowie et Catch A Fire de Bob Marley
Aaah les années 70… Ce genre de choses pouvait arriver, se prendre un album de David Bowie et de Bob Marley dans la même journée… Retour sur deux albums mythiques.
David Bowie, A lad insane
Aladdin Sane est un album iconique, sa pochette l’est encore plus. C’est le sixième album de la longue carrière de David Bowie. En 1972, alors qu’il découvre les États-Unis en parcourant les routes pour défendre son album précédent (et peut être le plus brillant de tous, The Rise and Fall Of Ziggy Stardust and The Spiders From Mars), Bowie débutera la création d’Aladdin Sane comme une sorte de carnet de route de sa découverte des States. Lui-même décrira plus tard cet album comme “Ziggy Goes To America”
La découverte du grand continent était pour lui un rêve de gosse. Bowie va vite se rendre compte que oui, les États-Unis c’est chouette mais aussi très con. Les villes du Nord lui font un triomphe alors que celles du Sud sont plus mitigées dû à l'ambiguïté sexuelle de Ziggy Stardust. Un 15 octobre, seulement 250 personnes assistent à son concert à Kansas City, gâchis.
L’album est enregistré d’octobre 1973 à janvier 1973 entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. Le titre de l’album est peut-être le plus brillant de toute sa discographie. Il s’agit d’un jeu de mots entre A lad Insane (un type fou) et Aladdin Sane (Aladdin saint d’esprit). L’album contient des morceaux phares de Bowie comme Drive-In Saturday, The Jean Genie Lady Greening Soul, et forcément, Aladdin Sane complètement fou et habité.
Il faut bien le dire, l’album dans son ensemble (malgré le culte qui lui est dévoué) n’est pas un perfect et est certainement moins abouti et plus agressif que les deux précédents, Hunky Dory et The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars. Enfin bon, à l’époque, avec plus de 100 000 précommandes, il est certifié disque d’or d’office. Très fort.
L'album Aladdin Sane est tout de même essentiel. Il est placé en 277e position des 500 meilleurs albums de tous les temps du classement fait par Rolling Stone.
Catch A Fire de Bob Marley
Là encore, la pochette est iconique, Bob Marley s’envoyant un gros cône face caméra. (bien que la pochette originale était en forme de Zippo, pratique pour allumer le pétard de la suivante). Le même jour que Aladdin Sane sort donc Catch A Fire, le premier véritable album de Bob Marley & The Wailers (les précédents étant des compilations de singles, une tradition en Jamaïque).
Voilà une des raisons pour lesquelles cet album est déterminant. Bob Marley, Dieu du reggae et symbole d’unification a été crucial pour l’histoire de la musique, et même au-delà. Car le reggae de Bob Marley, oui, c’est du reggae, mais qui touche quelque chose de bien plus haut. Une espèce de mix entre la funk, la soul, le RnB et la musique du monde a été magnifié uniquement par son maître.
Catch A Fire est un des (nombreux) chefs-d’œuvre de Bob Marley. Alors oui, il y a le méga tube Stir It Up, mais le tout va bien plus loin que cela. Cet album va mondialiser le reggae. Peter Tosh provoque des étincelles à la gratte, Bob Marley parle lui de liberté, de Jah, de spiritualité et de sa terre d’origine. Honnêtement, et comme souvent sur ses disques, il n'y a aucun morceau à jeter. Il serait très compliqué d’en choisir un seul, mais si cela devait être le cas, il s’agirait de celui qui est actuellement en train de tourner sur ma platine vinyle, No More Trouble.
Avec Catch A Fire, Bob Marley se montre doucement au monde et livre le premier véritable album classique de reggae, ce qui ne sera que le début. Burnin, qui sort la même année, va le couronner internationalement avec des morceaux comme Get Up Stand Up ou encore I Shot The Sheriff.