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Ode au Film de Katerine

écrit par Hugues Ranjard le vendredi 2 avril 2021

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Ode au Film de Katerine

 

Philippe Katerine casse tout en ce moment. Un césar, une victoire de la musique pour “meilleur artiste de l’année” en 2020 pour son (super) album Confessions. Avant toute cette ébullition, ces featurings et planète rap à tout va, Katerine sortait en 2016 son album le plus personnel et touchant. Le chef-d’œuvre Le Film. Il fête aujourd’hui ses cinq ans. 

 


Ode au Film de Katerine

 

Le Film, une des nombreuses facettes de Katerine  

 

On le sait, Katerine a plusieurs facettes. Dans ses premiers albums (Les Mariages Chinois, L'éducation Anglaise), il n’osait pas chanter et laissait sa sœur ou bien sa compagne du moment s’en occuper. Philippe nous laissait donc entendre sa voix seulement sur quelques chœurs. 

C’est à partir de Mes mauvaises fréquentations qu’il commence à chanter ses propres morceaux avec une teinte bossa nova feel good encore plus forte que sur les deux précédents. Puis sont venus les géniaux Les créatures, L’homme à Trois Main et 8ᵉ ciel. Robot après tout sort en 2005 et consacre Katerine avec le morceau Louxor J’adore. Le personnage est là, il marche, Katerine en joue. 

 

Ode au Film de Katerine


Le Film signe un retour à la composition à poil, aux mélodies brillantissimes seulement accompagnées d’un piano. Philippe Katerine nous offre un véritable journal intime, une œuvre majeure de la chanson française. 

Il n’y aura qu’un Film et pas deux. C’est le décès du père de Katerine qui a enclenché la production de ce disque. Il s’adresse directement à lui sur le troisième morceau de l’album. “J’ai perdu mon papa, je le cherche partout / J’ai perdu mon papa ça va me rendre fou”. 

 

Ode au Film de Katerine


C’est en collaboration avec Julien Baer que Philippe Katerine écrit cet album, comme à ses débuts, hors des studios d’enregistrement. Chez “On N’est pas couché”, il disait à ce propos : “C’était pas bon de rencontrer des collègues à la machine à café, ça se prêtait pas, il fallait une intimité.”

 

Les questions et observations universelles de Katerine

 

Les seize morceaux qui composent l’album montrent un chemin, ils nous donnent des pistes sur comment aborder nos émotions, nos questions (et en faire apparaître de nouvelles). Katerine arrive à dire (et à formuler) à haute voix ce qu’on se dit tout bas. Il explique des concepts universels comme le bonheur avec finesse. La preuve avec le morceau Le bonheur, concept qu’il résume par le simple fait que l’attente procure de la joie…  

 

Tu ne connais pas ton bonheur, idiote, 
Je n’ai jamais dit cela.
Tu  ne connais pas ton bonheur, petite sotte, 
Je n’ai jamais dit cela.

 

Par idiote je voulais dire inconsciente, 
Je n’ai jamais dit cela ! 
Par inconsciente je voulais dire, 
Im-pa-tiente, im-pa-tiente !

 

Tu ne connais pas ton bonheur, ni l’attente, 
L’attente procure de la joie.
Attends.

 

Attendre le bus, 
Qui n’arrive pas, 
Au bout d’une heure, il arrive,
Et d’un coup c'est la joie, 
La joie, joieeeee.

 

De voir un vieux monsieur, 
Avec son jeune chien, 
Une dame en Pierre Cardin,
Fais danser son bassin,

 

Que regarde un gamin plein d’épis dans les cheveux,
Comme moi il est heureux, 
Comme moi il est heureux.

 

Tu ne connais pas ton bonheur, 
Il est la, 
Il est toujours avec toi, 
Mais tu le reconnais pas. 

 

Si les mélodies font partie de la prouesse de cet album, c’est en complément les textes qui alimentent un tout hors du commun. Tous ces textes mériteraient d'être reliés ensemble et d'être montrés au monde en tant que tel. L’optimisme de Philippe Katerine dans ces morceaux donne de l’espoir, ils font réfléchir sur des sujets profonds de façon ludique. Difficile de s'empêcher d’en partager encore quelques mots.

 



Le monde est merveilleux, 
La vie c’est merveilleux, 
Une journée passe, 
Elle ne sera plus jamais la même, 
Que les journées qui passeront quand même. 
Une journée passe son chemin. 

 

Une heure c’est merveilleux.
Une minute c’est merveilleux.
Quoi ? 
Elle est pourrie ? 
Oui !
Mais elle est déjà partie. 
Merci. 

 

Un enfant c’est merveilleux, 
Qui passe c’est merveilleux 
Oh, un enfant passe, 
Il ne sera plus jamais le même. 
Mais je sais bien qu’il repassera quand même. 

 

Un enfant passe son chemin, 
Puis s’immobilise, 
Et reprend son chemin. 
Woups!
Vas-yyyyyy
Encore ! 
Non. Non. Non ! 
Oui. Oui. Oui. Oui. Oui
Oui, Oui ! 


 

Le Film, un album à écouter, réécouter pour en déceler toutes les subtilités. 








 


 

Hugues Ranjard
écrit le vendredi 2 avril 2021 par

Hugues Ranjard

Rédacteur en chef pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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