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Harvest, le monde libre de Neil Young

écrit par Georges Hein le vendredi 27 novembre 2020

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Harvest, le monde libre de Neil Young 

 

Il y a des périodes de vie où nous sommes dispersés par la colère envers l’autre. Le goût de ce que l’on sème est fade et on laisse en jachère nos relations au monde. Nos sentiments ont toujours eu un lien étroit à la musique. Ils y trouvent l’écho idéal pour s’exprimer. Mais ce support si particulier peut parfois nous permettre d’y récolter la plus belle des moissons, c’est ce qu’on trouve dans l’album Harvest de Neil Young

 

Harvest, le monde libre de Neil Young

 

 

L’union fait la musique

 

Icône emblématique des années 70, le rayonnement de Neil Young persiste aujourd’hui avec la même intensité. Son style folk-country lui a valu ses lettres de noblesse. Il a également posé les bases du grunge ; tout en explorant le noise rock, le rockabilly, le blues, le psychédélique notamment.

Mais l’immense artiste ne se contente pas d’explorer le 4ᵉ art. Car il se trouve que quasiment l’ensemble de sa discographie se compose de collaborations : le groupe Buffalo Springfield, le Crazy Horse, Crosby, Stills & Nash, le Stray Gators ou encore Pearl Jam.

 

Harvest, le monde libre de Neil Young

 


Cet homme a la démarche très particulière d’inclure systématiquement autrui dans ce qu’il fait. Il grandit artistiquement et humainement uniquement au contact de ses semblables. C’est pourquoi Harvest est un album unique dans sa forme. Mais aussi dans son cœur !

 

 

La musique fait l’Humanité 

 

Harvest est le premier disque que je me suis acheté en vinyle. Je le découvre à l’âge de 15 ans en plein sentiment de révolte contre l’autre. Cet état, nous l’avons tous partagé une fois au moins. Et comme encerclé par un feu ardent, il arrive pour qui s’approche de s’y brûler malgré soi.

La force de son action, c’est de permettre la rencontre. Il (re)crée du lien avec ceux qu’on croise au quotidien, il construit des ponts pour s’y retrouver ensemble. Ses propos rappellent à l’essentiel : « pour vivre l’amour, tu dois t’y ancrer ». Sa voix douce, pleine d’espoir et rassurante allume des lanternes dans des titres comme Heart of gold.

 



Son art se trouve aussi dans la spontanéité désarmante de ses compositions. Elles poussent à baisser la garde. L’un des plus bel exemple serait sans doute Old man, où les générations sont invitées à se regarder dans les yeux pour s’apprendre. La musique de Neil Young trouve son intérêt dans ce qu’elle réveille en chacun. L’artiste fait appel à nos émotions les plus fondamentales. Quand autrui n’a ni conditions, ni barrières. Il touche les cœurs.

 


Harvest est un album dit « culte ». Cependant, si un demi-siècle plus tard ce disque est toujours dans les bacs, c’est que la raison de son succès est plus complexe.

Avec son 4ᵉ opus, Neil Young a construit un support qui nous rassemble ; non pas uniquement par sa musique, car cela reste une affaire de goût. Mais plutôt par l’essence de ses mots. Leurs véracités et leurs humanités font écho à ce qu’il y a de plus profond en nous. Cette résonance nous unifie. Et plus encore, elle éveille en nous ce qu’il y a de bon et de meilleur, tant pour autrui que pour soi. Voilà la véritable raison d’écouter cet album : il fait partie des rarissimes œuvres qui ont contribué à améliorer le genre humain. 

 












 
Georges Hein
écrit le vendredi 27 novembre 2020 par

Georges Hein

Rédacteur pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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