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Retour sur l’album-concept Vu de l'extérieur de Gainsbourg, vu de l'intérieur

écrit par Victor Bouteiller le vendredi 13 novembre 2020

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Gainsbourg : son album concept Vu de l'extérieur, vu de l'intérieur

 


En 1973, alors que Gainsbourg peine à connaître le succès en tant que chanteur, il frôle la mort après un infarctus. À cette même période, sa femme, Jane Birkin, donne naissance à leur fille Charlotte. Moment idyllique pour tous parents, donc quoi de mieux, pour l'occasion, que d'écrire une chanson de rupture ? Je suis venu te dure que je m'en vais ouvre ce 10ᵉ album, avec des paroles inspirées de Verlaine et des pleurs enregistrés de Jane Birkin, histoire de rendre ce classique de la chanson française encore plus chialant.

 

Retour sur l’album-concept Vu de l'extérieur de Gainsbourg, vu de l'intérieur
 


Mais juste après cet élan dramatique, on nous prend en revers avec la chanson éponyme de l'album, dans lequel il évoque l'amour éphémère, avec une ribambelle de synonymes enfantins de "fesses" et de seins".

Dans cet opus, et comme à son habitude, Gainsbourg joue donc la carte de la provoque, notamment avec des titres, scatophiles selon ses détracteurs, comme Panpan Cucul, Titicaca, Des vents, des pets, des poums et La poupée qui fait, qui, même si elles ne sont pas restées dans les annales, ne sont pas pour autant des chansons de merde, bien au contraire !


 

Outre l'aspect enfantin de certaines pistes, et de la pochette ou le chanteur s'affiche entouré de singes, il arrive tout de même à créer un fil continu tout au long de son disque. Ainsi, en abordant ses thèmes préférés comme l'amour naissant, l'amour éphémère, la séduction, l'érotisme, et les corps, il construit son deuxième album-concept, après le très référencé Histoire de Melody Nelson, sorti 2 ans plus tôt. Finies les histoires de Lolita, le chanteur à la Gitane clouée au bec laisse place à l'ironie et à l'humour lourdingue.

 
Retour sur l’album-concept Vu de l'extérieur de Gainsbourg, vu de l'intérieur
 

  
Pas vraiment de surprises donc, dans cet album ou Serge Gainsbourg s'amusait, encore et toujours, à manier la langue française comme seul lui savait le faire, à travers une sensualité, un chant parlé, et une chaleur vocale qui feront de lui une icône majeure de la chanson française. Le meilleur exemple étant la dernière chanson de l'album, Sensuelle et sans suite, qui reprend tous ces gimmicks, en plus de l'usage des onomatopées, qu'on trouvait sur l'album Initials B.B. en 1968. En revanche, s'il y a bien une surprise sur cet album, c'est la présence notable du guitariste britannique  Alan Parker, musicien de studio pour Elton John et David Bowie, entre autres, qui apporte un son frais et nouveau au disque. Un an plus tard, il jouera d'ailleurs sur le mythique Rebel Rebel de Bowie.  

 

 

Même si l'album est moins passé à la postérité que son prédécesseur Histoire de Melody Neslon et que son successeur L'homme à la tête de chou, la chanson phare Je suis venu te dire que je m'en vais, vaut le détour, et deviendra, au fil du temps, un incontournable de Gainsbarre.  
 


Retour sur l’album-concept Vu de l'extérieur de Gainsbourg, vu de l'intérieur 



 
Victor Bouteiller
écrit le vendredi 13 novembre 2020 par

Victor Bouteiller

Rédacteur pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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