L’histoire du jour : Il y a 15 ans, la scène internationale du rock accueillait un nouveau membre : Les Arctic Monkeys
Même si l’âge d’or du rock’n’roll trouve sa place dans les années 1970, il demeure encore aujourd’hui un groupe d’irréductibles amoureux de riffs de guitare et de vestes en cuir. Et pour les satisfaire, des groupes tels que les Arctic Monkeys. Retour sur l’ascension fulgurante de quatre gamins de Sheffield, de leur répèt’ dans le garage familial jusqu’aux plus grandes scènes mondiales.
La genèse
Alex Turner, leader des Arctic Monkeys, ne s’est pas toujours destiné au rock. À l’âge de 8 ans, il prend des cours de piano. Au début de l’adolescence, son cœur penche plus pour le rap et le hip hop. À 16 ans, c’est la révélation : ses parents ont le flair de lui offrir sa première guitare : Une Fender Stratocaster Standard blanche. Il faut dire qu’entre son père, prof de musique et fan de jazz, et sa mère qui lui a fait écouter toute son enfance des artistes tels que Les Beatles, Led Zeppelin ou encore David Bowie, le jeune Alex a eu les bonnes influences. Son dieu à lui, c’est Julian Casablancas (comme le prouve les premières lignes de leur dernier album studio Tranquility Base Hotel and Casino : « I just wanted to be one of The Strokes »). C’est donc sur son modèle qu’il se lance, avec son voisin Jamie Cook et ses amis d’enfance, Matt Helders et Andy Nicholson, dans l’aventure qu’est de créer un groupe de rock. Leur premier concert a lieu le 13 juin 2003 dans un pub local. La machine est lancée.
Le coup de maître
À 18 ans, les Monkeys ont déjà une petite notoriété au sein de Sheffield. Alex est alors serveur au Boardwalk, un pub où il voit des groupes similaires au sien se produire, et vendre pour une bouchée de pain leurs démos en fin de concert. Trouvant ça plutôt gonflé de leur part, les quatre ados prennent la décision de distribuer gratuitement leurs morceaux gravés sur CD. Beneath the Boardwalk, leur première démo, voit le jour, contenant le futur mythique I Bet You Look Good On The Dancefloor. En parallèle, des fans créent une page MySpace où ils regroupent des compils de leurs morceaux, ce qui contribue largement à leur popularité. Le groupe avouera avoir ignoré l’existence de cette page pendant un bon bout de temps. En 2004, ce sont les tout débuts des réseaux sociaux, et personne ne se fait connaître sur Internet. Et pourtant… C’est leur présence sur la toile qui sera à l’origine du succès toujours grandissant qu’ils connaîtront à l’avenir.
L’explosion
En 2005, ils signent avec le label indépendant Domino Records, qui s’était spécialisé dans la révélation de jeunes groupes. Le single I Bet You Look Good On The Dancefloor paraît en octobre et atteint la première place des charts britanniques en un temps record, tout comme le second single When The Sun Goes Down, sorti quelques mois plus tard. Eux-mêmes ne s’attendent pas à ce succès, et se retrouvent propulsés sous les feux des projecteurs.
Quand on sait que la timidité maladive d’Alex Turner lui empêchait de chanter dans les tous premiers temps du groupe, c’est assez ironique. C’est finalement en janvier 2006 que paraît leur premier album Whatever People Say I Am That’s What I’m Not. Ce dernier connait un succès colossal, devenant le disque britannique le plus rapidement vendu de tous les temps, avec près de 365 000 ventes la première semaine. Le temps des tâtonnements et des petits concerts est terminé. À 20 ans à peine, ils se hissent désormais au rang des boys bands qu’ils idolâtraient quelques années encore auparavant.
Après ce premier succès, les Monkeys ne feront qu’enchaîner les récompenses, avec un palmarès de sept Brit Awards, plusieurs nominations aux Grammys et deux têtes d’affiche au festival de Glastonbury. Ils se sont forgé une communauté de fans qui restent fidèles malgré les nombreux changements qu’a connus le groupe (coïncidant avec les changements de coupes de cheveux d’Alex Turner), passant de gosses qui faisaient rugir leurs guitares à de parfaits dandys anglais aux styles maîtrisés. Quoiqu’il en soit, ils restent l’un des groupes les plus marquants de la décennie.