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Sept morceaux d'hier et d'aujourd'hui qui dénoncent le racisme et la ségrégation

écrit par Sarah Krakovitch le mardi 19 juillet 2022

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Sept morceaux d'hier et d'aujourd'hui qui dénoncent le racisme et la ségrégation

 

Ils sont célèbres, font de la pop, du rock, du rap, de la soul, certains sont morts, d’autres déchaînent encore les foules… Mais ils sont tous un point commun : ces artistes se sont engagés dans leurs textes contre le racisme et la xénophobie. En juin 2020, l’assassinat de George Floyd avait entraîné une mobilisation massive de l’industrie musicale : les carrés noirs publiés sur Instagram par de nombreuses célébrités dénonçaient le racisme et les violences policières. 


Sept morceaux d'hier et d'aujourd'hui qui dénoncent le racisme et la ségrégation

Certains morceaux, écrits il y a plusieurs décennies lors du mouvement des droits civiques aux États-Unis, résonnent encore aujourd’hui et demeurent des emblèmes de la lutte contre le racisme. En voici une liste (anglophone) et non-exhaustive… Nombre d’entre elles sont classées par le magazine américain Rolling Stones parmi les « 500 plus grandes chansons de tous les temps »

 

We Shall Overcome de Joan Baez (1963)

 

Ce morceau a traversé les décennies. Il est à l’origine une vieille musique de gospel écrite par le révérend Charles Albert Tindley au début du XXᵉ siècle. Arrangé et repris de nombreuses fois depuis, c’est Joan Baez qui l’a popularisé et qui en a fait sa plus célèbre interprétation au Lincoln Memorial à Washington en août 1963. Âgée de 22 ans seulement, elle a chanté devant 300.000 personnes. Quelques jours avant son assassinat, en mars 1968, Martin Luther King aurait même récité les paroles de We Shall Overcome dans son dernier sermon, à Memphis.


A Change Is Gonna Come de Sam Cooke (1963)

 

Écrit en 1963, ce morceau figure sur l’album Ain't That Good News de Sam Cooke. Le chanteur, fils de pasteur, s’essaie d’abord au gospel avant de basculer dans la pop. Éminemment politique, il l’aurait écrite après qu’on lui a refusé l’accès à un hôtel en Louisiane qui était réservé aux blancs.

Il meurt un an plus tard, en décembre 1964, abattu de trois balles à L’Hacienda Motel de Los Angeles. Ce n’est qu’après sa mort que sa chanson devient un single. Elle sera ensuite reprise par Otis Redding en 1965, citée par Barack Obama lors de son investiture en 2008 à Chicago puis chantée par Angélique Kidjo lors de la Women’s March après la victoire de Donald Trump.


 

Say It Loud : I'm Black, I'm Proud de James Brown (1968)

 

Au lendemain de l’assassinat de Martin Luther King, le 4 avril 1968, le chanteur afro-américain James Brown écrit la chanson Say It Loud : I’m Black, I’m Proud. Un engagement qui surprend son public, puisqu’il était très peu politisé jusqu’alors. La chanson invite à célébrer la culture afro-américaine dans un cri, auquel une chorale d’enfant lui répond, à la manière d’un slogan de manifestation. 


 

I Wish I Knew How It Feels to Be Free de Nina Simone (1967)

 

Le grand pianiste jazz américain Billy Taylor écrit ce morceau, à l’origine simple instrumental, en 1952 accompagné de 19 musiciens. Repris de nombreuses fois depuis, notamment par Nina Simone en 1967, deux ans après l’assassinat de Malcom X, il est considéré comme un emblème du mouvement des droits civiques aux États-Unis. Il figure dans l'album Silk and Soul de la chanteuse, et marque un tournant dans son engagement militant.

 

Marching on Ferguson de Tom Morello (2014) 

 

Après la mort de Michael Brown, un jeune homme noir de 18 ans abattu par la police à Ferguson, la ville et le pays entier s’embrase. Tom Morello écrit dans la foulée cette chanson dont les recettes seront versées à un fonds juridique pour les manifestants arrêtés à Ferguson durant les émeutes qui ont suivi. Sa chanson figure également dans la bande son du film No Justice, No Peace sorti à l’occasion de l’anniversaire de George Floyd, quelques mois après sa mort.

 

« No peace and no patience
I'm under surveillance
Wish I woulda paid less
Different glove, same fit
I'm marching on Ferguson
I'm marching tonight »

 

Formation de Beyoncé (2016)

 

Avec Formation, Beyoncé signe un titre ouvertement engagé où elle dénonce la violence systémique à l’encontre de la communauté noire américaine. Son clip abonde de références à la lutte contre le racisme : la Une d’un journal où figure Martin Luther King, la chorégraphie dans laquelle elle lève le poing en hommage aux athlètes Tommie Smith et John Carlos, suspendus pour avoir effectué le même geste durant les Jeux olympiques de 1968 sur le podium. Ou encore lorsqu’elle se tient debout, au début du clip, sur une voiture presque englouti sous l’eau : une référence à l’Ouragan Katrina en 2005, qui a détruit la ville La Nouvelle-Orléans.

 

This Is America de Childish Gambino alias Donald Glover (2018)

 

Ce morceau, tout comme le clip qui l’accompagne, contient lui aussi de nombreuses références. Il dénonce lui aussi les violences policières aux États-Unis, comme la fusillade de Charleston en 2015 que l’on reconnaît dans la violente scène où un chœur d’église chante du gospel avant d’être sauvagement tué par une avalanche de tirs. Il dénonce plus largement la société américaine consumériste et laxiste au sujet des armes à feu et dresse un portrait glaçant de son pays.

Sarah Krakovitch
écrit le mardi 19 juillet 2022 par

Sarah Krakovitch

Rédactrice pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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mis à jour le jeudi 21 juillet 2022