Ils ont changé de nom au cours de leur carrière
Pas évident de choisir un nom de scène. Pourtant, il est visiblement assez facile d’en changer. Parfois, il s’agit d’un délire qui ne dure qu’un temps, le temps d’un flop album (n’est-ce pas Snoop Dogg/Lion ? On t’a vu avec ton album de reggae) et tout rentre dans l’ordre après ça. Dans d’autres cas, le délire est poussé plus loin, dure, et l’artiste finit carrément sa carrière sous son nouveau pseudo. Parfois, il y a une - bonne - raison à tout ça, parfois il n’y a rien à comprendre. La preuve avec les quelques exemples qui suivent (et pas des moindres).
Cat Stevens > Yusuf Islam > Yusuf
En perpétuelle quête spirituelle tout au long de sa carrière, Cat Stevens - de son vrai nom Steven Georgiou, avec lequel il a signé ses toutes premières chansons - finira par quitter l’industrie de la musique, dans laquelle il ne se reconnaît plus, à la fin des années 70, puis se convertit à l’islam en prenant le nom de Yusuf Islam. Il revient 20 ans après en mode peace, sort même un album pour enfants A is for Allah, avant de revenir aux affaires et repartir en tournée sous un double pseudonyme Yusuf/Cat Stevens. En 2021, il revient sur le devant la scène à l'occasion du cinquantenaire - et donc de la réédition - de son album culte Teaser and the Firecat…
Prince > The love symbol
The prince of pop, The King of Funk, le Kid de Minneapolis… ce ne sont pas les surnoms qui manquent pour désigner l’interprète de Purple rain. Mais le plus extravagant - et surtout le plus imprononçable - a été choisi par l’artiste lui-même, le fameux Love symbol retranscrit comme tel : O(-+->, un pictogramme repris de son album éponyme et qu’il utilisera pendant plusieurs années en guise de bouderie envers sa maison de disque Warner Bros. Histoire de bien faire savoir qui est le bonhomme : un véritable électron libre, un mec à qui on l’a fait pas.
Kanye West > Ye
Ye ! Ça ne vous aura pas échappé, c’est comme ça que s’appelle désormais officiellement notre cher Kanye. “Je crois que “Ye” est le mot le plus utilisé dans la Bible et dans la Bible ça signifie “nous” et “toi”. Donc je suis toi, je suis nous, c'est nous”. Voilà. Sacré Kanye Ye. Quel dieu.
Terence Trent dArby > Sananda Maitreya
On connaît tous la pochette culte de son album Introducing the hardline according to Terence trent d’Arby, vendu à 12 millions d’exemplaires. La presse l’a maintes fois comparé au chaînon manquant entre Prince et Michael Jackson, allusion qu’il a toujours réfutée - Terence, il veut se faire sa propre place, son propre trou, son propre nom. Ce qu’il ne manquera pas de faire, à sa manière : lassé par l’industrie de la musique, il finira, en 2001, par nous faire un combo Cat Stevens/Prince et Kanye réunis, et sortira de sa crise existentielle affublée d’un nouveau nom de scène : Sananda Maitreya, ce qui signifie “celui qui marche dans la lumière parmi les fils de Dieu” en sanskrit. Il aurait eu cette révélation au cours d’une vision céleste. Depuis, il sort des projets et continue de tourner sous ce nom.
Puff Daddy > P.Diddy
Sean Combs, aka P. Diddy, Puffy, Diddy… Le rappeur collectionne les surnoms comme les dollars. C’est à la suite d’une sombre histoire de fusillade à l’aube de l’an 2000 - en compagnie de J. Lo - qu’il décide de changer de nom et de devenir officiellement P. Diddy. Nouveau blaze, nouveau millénaire, nouvel homme. Habile. En 2005, il raccourcira celui-ci en Diddy. Sauf au Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande, car ce nom est déjà pris par le DJ Richard Diddy Dearlove. Du coup, retour aux sources. Puff Daddy is back.
Christine and the Queens > ??
L’histoire la plus récente de ce top. La plus frenchie aussi. Mais aussi la plus bad buzz, la plus #metoo, la plus #wokisme : Christine and the Queens décida un beau jour de devenir Christine tout court, puis Christine tout court devint Chris, puis Chris décida de devenir Rahim, soit l’un des 99 noms d’Allah. Ce dernier move a valu à notre Héloïse Letissier nationale (son vrai nom) de se faire traiter de tous les noms par les Twittos en tout genre (sauf celui qu’iel voulait, c’est ballot), ces derniers l’accusant d’appropriation culturelle et de transracialisme (soit le fait de se revendiquer d’une origine ou d’une ethnie différente de celle de sa naissance). Face à tout ce shitstorm, Rahim devint un simple point. Un “.”, et c’est tout… avant de reprendre son intitulé originel de Christine and the Queens. Pfiooouu. Quelle époque !